26 janvier 2020, la mort de Kobe Bryant bouleverse le monde entier
Tout fan de NBA, de basket et de sport en général se souvient de ce qu’il faisait le dimanche 26 janvier 2020, peu après 20h30. Car c’est à cette date et à cet horaire que l’on apprenait, il y a deux ans, le décès brutal de Kobe Bryant dans un accident d’hélicoptère, en compagnie de sa fille Gianna et de sept autres personnes.
Vingt-quatre mois plus tard, si le « Black Mamba » est parti mordre sous d’autres cieux, il est toujours solidement ancré dans les mémoires de ses proches, de ses fans, de ses anciens coéquipiers et de tous ceux qui ont eu l’occasion de le côtoyer ou de l’admirer pendant sa carrière.
À commencer, bien sûr, par l’endroit où Kobe Bryant a passé plus de la moitié de sa vie : Los Angeles. Là-bas, la situation s’est nettement améliorée depuis la retraite du quintuple champion NBA, en 2016. L’arrivée en 2018 de LeBron James n’y est assurément pas étrangère, lui qui s’était d’ailleurs promis de rendre hommage à son « frère » de cœur en ramenant le titre aux Lakers. Promesse finalement tenue avec un titre en 2020, et des ambitions toujours aussi élevées cette saison avec le recrutement de Russell Westbrook. Il y a 10 ans, ce même Kobe Bryant était allé chercher Steve Nash et Dwight Howard pour tenter de gagner un nouveau titre. Il avait échoué.
Omniprésent chez les Lakers
Alors qu’il vient de fêter ses 37 ans et qu’il explique qu’il est dans une des meilleures formes de sa carrière, le « King » n’a toujours pas fait le deuil de ce tragique événement. Preuve que cette blessure ne peut véritablement cicatriser, malgré les 731 jours qui se sont écoulés depuis.
« Le proverbe veut que le temps fasse son œuvre. Aussi dévastateur et tragique que cet événement ait été, et qu’il l’est encore pour nous tous qui sommes impliqués, seul le temps (fera son œuvre). Et cela prend du temps. Chacun a son propre processus de deuil. Mais j’essaie de ne pas me remettre ça en tête parce que c’est trop sombre. »
Sombre et terrible, cet accident d’hélicoptère avait toutefois offert une motivation supplémentaire aux « Purple & Gold ». Une sorte de supplément d’âme dont ils s’étaient nourris tout au long de la saison 2019/20, pour décrocher le 17e trophée Larry O’Brien de leur histoire. Mais depuis,
« Kobe et Gianna ont guidé l’équipe toute l’année », déclarait en ce sens Rob Pelinka, actuel vice-président des Angelenos et ancien agent de Kobe Bryant, juste après le sacre d’octobre 2021. « La voix de Kobe a été dans ma tête en permanence. Chaque jour, chaque minute. […] Avoir eu un ami qui a changé ma vie, et qui m’a aidé à comprendre ce qu’était la grandeur et le sacrifice, il n’y a pas de plus grand cadeau. Je sais qu’il est fier de moi. »
Un sentiment de fierté partagé par Anthony Davis, qui a pu fréquenter la regrettée légende des Lakers lors des Jeux Olympiques 2012 et qui fait aujourd’hui partie de ceux arborant des chaussures de la célèbre gamme Kobe aux pieds.
« On savait qu’on se battait jusqu’au bout avec un but qui ne nous concernait pas seulement nous. C’était pour la famille Bryant. […] Avant la tragédie, il venait aux matchs et il nous disait que c’était notre année, qu’il fallait y aller et saisir cette chance. Il avait confiance en notre équipe. Il avait même beaucoup confiance en cette franchise pour gagner le titre. Je suis certain qu’il nous regarde de là-haut et qu’il est très fier. »
Le modèle de plus d’une génération
Ce dont peut également être fier Kobe Bryant, c’est de cette trace qu’il a laissée auprès de toute une génération de basketteurs, qu’ils aient été draftés dans les années 2000 ou 2010. De LeBron James à Jayson Tatum, en passant par Dwyane Wade, Kevin Durant, Paul George, DeMar DeRozan ou encore Jamal Murray : tous s’accordent ainsi pour dire que le MVP 2008 leur a permis de devenir les joueurs qu’ils sont devenus avec le temps.
« C’est un joueur que j’observais lorsque j’étais au collège puis au lycée », avouait LeBron James en janvier 2020, à la veille du décès de son ami. « Je l’ai utilisé comme un modèle, notamment lorsque je l’ai vu débarquer directement du lycée à la NBA. Qu’un gamin de 17 ans arrive en NBA pour avoir un impact sur une franchise, ça m’a aidé. Il m’a aidé sans le savoir en étant capable de le faire. »
« Kobe était mon idole », racontait Kevin Durant en 2015. « J’ai beaucoup étudié son jeu et je voulais être comme lui. Kobe était notre Michael Jordan. J’ai suivi la fin de carrière de Jordan avec les Wizards, et je réalise que Kobe est ce joueur pour notre génération. »
« Il était mon Michael Jordan », lance de son côté Paul George pour USA Today. « Il était celui à qui chaque enfant souhaitait ressembler. J’ai commencé à jouer au basket grâce à Kobe. J’ai appréhendé le jeu en fonction de comment il jouait des deux côtés du parquet. Je lui ai piqué tellement de choses et il m’a laissé une telle impression, quand j’étais enfant, juste avec sa façon de jouer. Mis à part le talent que m’a donné Dieu, je lui attribue tout le reste [de mon jeu]. »
« Je n’avais pas de Michael Jordan quand je suis arrivé et, ma référence, c’était Kobe », reconnaissait Dwyane Wade en 2016. « Il m’a en quelque sorte poussé à devenir le meilleur joueur possible, notamment au début de ma carrière. Il compte beaucoup pour le jeu mais aussi pour les joueurs, individuellement. J’ai tellement de respect pour lui. Sa présence m’a poussé à vouloir devenir le meilleur joueur possible pour nager dans les mêmes eaux que lui et les autres arrières avant lui. »
« Kobe Bryant était ma source d’inspiration », livre à son tour DeMar DeRozan, l’un de ceux dont le style offensif ressemble le plus à celui de Kobe Bryant. « En grandissant, j’ai commencé à comprendre et saisir les rudiments du basket grâce à Kobe et au fait d’être fan des Lakers. […] Je me souviens avoir supplié mon père d’acheter les journaux pour que je puisse savoir ce qu’il déclarait après les matchs. Ça m’a donné une sorte de connexion avec l’un de mes joueurs préférés et ça m’a poussé à me dépasser davantage quand je faisais du sport, et notamment du basket. »
« Mon joueur préféré, c’était Kobe », clamait en 2018 Jayson Tatum, parmi ceux ayant eu la chance de travailler individuellement avec le double MVP des Finals. « Quand j’avais 4 ou 5 ans, et que ma mère me demandait qui je voulais être plus tard, je répondais que je voulais être Kobe. Ma mère me demandait alors si je voulais jouer en NBA et je lui disais : ‘Non, je veux être Kobe’. C’était juste mon joueur préféré. J’avais ses posters, tous ses maillots. C’était mon joueur. Si je joue au basket, il en est la raison. Mes premiers souvenirs de basket sont de lui. »
« Quand Kobe est arrivé en NBA, il est devenu le joueur préféré de mon père, donc j’ai commencé à l’admirer [et admirer] sa mentalité. Cette volonté qu’il avait de gagner, de ne jamais abandonner, ce niveau de confiance en lui et en ses capacités dont il disposait… Tout », raconte quant à lui Jamal Murray.
La « Mamba Mentality » perdure et s’exporte
Cette mentalité évoquée justement par le meneur des Nuggets est l’une des marques de fabrique de Kobe Bryant. Connue sous le nom de « Mamba Mentality », elle dépasse le simple cadre du basket puisqu’elle est reprise par tout un tas de sportifs à travers le monde, qui s’en inspirent pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
« Je ne réalisais pas qu’il avait eu un tel impact sur la vie de tant de gens en dehors du basket », avouait Anthony Davis à ce propos. « Du football au football américain, en passant par les joueurs à l’étranger ou même ceux qui ne font pas de sport, il est toujours question de la ‘Mamba mentality’. »
Parmi ces sportifs à l’étranger, il y a notamment Naomi Osaka, l’une des meilleures tenniswomen du moment, actuelle n°3 mondiale et victorieuse à trois reprises d’un tournoi du Grand Chelem. Car la Japonaise a pu échanger à quelques reprises avec le « Black Mamba », comme l’a récemment appris Jeannie Buss, femme d’influence de l’univers NBA.
« Je ne m’étais pas rendue compte qu’il avait donné tellement de son temps et de ses connaissances à d’autres personnes », rapportait la propriétaire des Lakers. « Naomi Osaka, qui a remporté l’US Open de tennis, a évoqué les conversations qu’elle avait eues avec Kobe. Il était comme ça. Les leçons qu’il nous a enseignées et ce qu’il représentait ne vont pas disparaître avec le temps. Il fera toujours partie de cette franchise. Je connais la relation que j’avais avec Kobe et à quel point il a été généreux avec moi de par son soutien et ses conseils. Il était comme ça. »
En NBA, Kyrie Irving est certainement celui qui fait le plus référence à cette « Mamba Mentality », lui qui faisait partie des petits protégés de Kobe Bryant depuis plusieurs années. Ensemble, ils entretenaient une relation particulière, qu’ils n’ont cessé de nouer avec le temps.
« On a eu de grandes discussions pendant des années et c’était super », se remémorait le champion 2016 en janvier dernier. « J’avais ce type de relation élève/mentor avec lui et j’étais capable de lui demander n’importe quoi, même si j’étais nerveux ou craintif. C’était tellement facile d’aborder tout type de question avec lui. Certains essayaient de copier ce qu’il faisait. D’autres lui envoyaient des messages du type ‘Comment tu fais pour gérer une période de maladresse ?’. Il répondait des trucs du genre ‘Le meilleur shoot, c’est le suivant. Trouve une solution, et tu les emmerdes tous’. Des choses simples mais il vous aidait à trouver la solution au fond de vous-même. Toujours. »
Un héritage visible à bien des niveaux
Comme évoqué précédemment avec Anthony Davis, l’héritage du quatrième meilleur marqueur de l’histoire NBA peut se mesurer aujourd’hui à travers sa gamme de chaussures, sobrement intitulée Kobe. Si « AD » en est l’une des égéries les plus célèbres, il n’est pas seul.
Devin Booker, également considéré comme l’un des dignes héritiers de Kobe Bryant, porte lui aussi des baskets affublées du logo de son idole. Des baskets constamment ornées d’une phrase symbolique pour lui, depuis le printemps 2016. Des chaussures de plus en plus difficiles à trouver puisque la veuve de Kobe Bryant a rompu avec Nike, et désormais c’est très compliqué de trouver ces modèles. Même pour des joueurs NBA.
« Kobe est avec moi tous les jours », confiait l’arrière des Suns en 2021. « Vous pouvez le voir sur mes chaussures avec ce ‘Be Legendary’. C’est une piqûre de rappel. Et, même sans ça, je pense à lui deux à trois fois par jour. Si ce n’est davantage… »
Un maillot de Kobe Bryant s’est vendu plus de 3 millions de dollars !
Khris Middleton trouve lui aussi un moyen d’honorer la mémoire de son illustre prédécesseur, dès qu’il enfile ses chaussures.
« On pense à Kobe dès qu’on enfile les chaussures », avouait ainsi l’arrière des Bucks. « On pense à lui, à ce qu’il a fait pour ce sport, à quel point sa vie s’est arrêtée rapidement. On se souvient que, pendant une free agency, il portait plusieurs modèles uniques, notamment des Jordan. C’était cool de le voir avec des Jordan personnalisées, et maintenant des joueurs portent des Kobe personnalisées. C’est comme une transmission à la nouvelle génération. Cela montre qu’il était le Michael Jordan de notre époque. »
Si les chaussures (neuves) de Kobe sont devenues introuvables, ces maillots et les cartes à son effigie font flamber les prix. Ainsi, un maillot de Kobe Bryant s’est arraché au tarif dingue de 3.69 millions de dollars. C’est tout simplement le record pour un maillot de basket, et seuls des tenues de la légende du baseball Babe Ruth ont fait mieux dans l’histoire du sport.
Il s’agit d’un maillot porté et signé par Kobe Bryant lors de son année rookie. Lors de cette même vente, une carte de Kobe Bryant rookie a trouvé preneur pour 430 000 dollars, tandis qu’une autre, de la saison 1994/95 a atteint les 615 000 dollars !
D’autres moyens peuvent bien sûr être trouvés pour faire perdurer éternellement l’héritage du « Black Mamba ». En attendant que sa statue ne trône devant l’ancien Staples Center, devenu la Crypto.com Arena, Kobe est entré au Hall Of Fame. C’était en mai 2021, et Vanessa Bryant avait livré un très beau discours dont on avait retenu ce passage sur Kobe et son public.
« Les gens ne le savent pas, mais l’une des raisons pour lesquelles mon mari a joué malgré les blessures et la douleur, c’est parce qu’il disait qu’il se souvenait d’avoir été un enfant, assis dans les gradins avec son père pour regarder jouer son joueur préféré », avait-elle confié, en regardant Michael Jordan, présent à ses côtés. « Il se souvenait du trajet en voiture, des conversations et de l’excitation d’avoir la chance d’avoir une place dans la salle. Kobe ne voulait pas décevoir ses fans, surtout ceux de la section 300 qui avaient économisé pour le voir jouer, les enfants qui avaient la même excitation que lui. »
« Je me souviens lui avoir demandé pourquoi il ne pouvait pas se reposer pour un match quand il avait mal. Il m’avait répondu : « Et les fans qui ont économisé pour me voir jouer une seule fois ? ». Il n’a jamais oublié ses fans. S’il le pouvait, il jouerait chaque minute de chaque match. Il vous aimait tous tellement. »
Quelques mois plus tard, c’est Jayson Tatum qui rendait hommage à Kobe en portant le numéro 10 aux Jeux olympiques de Tokyo. On pense aussi à Pau Gasol qui a décidé d’appeler sa fille Elisabet Gianna en l’honneur de sa « nièce » disparue et de son « frère », qu’il n’oubliera évidemment jamais.
Comme un peu tous ceux qui suivent la NBA, finalement. Et ce triste anniversaire est l’occasion idéale de se souvenir de cette iconique légende qu’était, est et restera le « Black Mamba ».
10 начина да сте в безопасност, когато живеете сами
Hôtels, restaurants : les pourboires payés par carte bancaire bientôt défiscalisés
Comment bien dessiner une rose : nos méthodes
Les travailleurs belges vont-ils démissionner?