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Lanciné Condé : « Que les jeunes Guinéens trouvent leur bonheur, que le règne du droit soit restauré ! »

(Agence Ecofin) - Idriss Linge, rédacteur en chef d’Ecofin, a rencontré le Dr Lanciné Condé, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan de la Guinée. Entretien.

Agence Ecofin : Pourrait-on faire un point sur la situation de votre ministère depuis l'arrivée des autorités de transition. Qu'avez-vous trouvé et quelles sont les premières actions qui ont été entreprises ?

Dr Lanciné Condé : J'ai envie de dire que je n'ai rien découvert de particulier. Dans le cadre la mission qui m’a été confiée, la priorité, à ma prise de fonction était ailleurs. Je ne me suis donc pas immédiatement investi dans un processus d’audit, à la recherche de quelque chose de particulier. Avant ma nomination, il existait deux départements ministériels distincts qui ont été mis ensemble, à la suite de leur fusion. La clarification de l’architecture de la nouvelle structure était une action urgente. Un chantier également prioritaire était la préparation d’un cadre de référence pour la transition. Nous avons trouvé le pays sans cadre de référence programmatique. La mise en œuvre du PNDES devait s’étaler sur la période 2016-2020, date de son achèvement. Le PNDES II qui aurait dû succéder au premier, était en cours d’élaboration quand les événements du 5 septembre 2021 sont survenus. Dans l’esprit de cette nouvelle donne politique il était impératif de formaliser un nouveau programme de développement.

Gérer un département comme le ministère de l'économie, des finances et du plan, dans ce contexte, impose une priorité absolue, celle de savoir dans quel cadre de cohérence se situerait l’action gouvernementale. Notre priorité a aussi été de nous assurer que dans un tel contexte d’installation, sans passation de service, que le pays ne soit pas plus fragilisé, par manque de vigilance, notamment par rapport aux opérations de paiement du service de la dette et d’autres obligations majeures. Il fallait éviter que le pays ne prenne un coup dommageable, pendant la mise en place des nouvelles orientations.

Enfin, une fois que ces différentes réflexions seront achevées viendra le temps de l’audit de l’héritage. Savoir de quoi avons-nous hérité, qu'avons-nous trouvé en place. Qu'est-ce qui est bon, qu'est-ce qui est à réorienter ? Donc pour revenir à la question, le contexte et le moment n'étaient pas de nature à aller à la recherche des choses cachées et des audits. C'est important, bien sûr, mais il faut pour cela savoir ce qu'on veut et qu'est-ce qu'on peut y gagner.

Agence Ecofin : Pour revenir sur l'état des lieux en Guinée, quel est-il ?

Dr Lanciné Condé : Si on voit les choses globalement, on peut noter que les perspectives de croissance n’ont pas été trop affaiblies par les évènements. Le taux de croissance projeté était de 5%. Nous restons au même niveau avec des possibilités d'amélioration d’un point de croissance supplémentaire. L'inflation est de 12,2% avec une perspective à 12,3%. Elle n’est pas effrayante et reste maitrisée. Mais une inflation à deux chiffres est plus élevée que le seuil convenu dans le cadre de la CEDEAO. Or, vous avez entendu le Chef de l’Etat, le Président de la transition, Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya, dire que nos engagements doivent être tenus. Nous travaillerons à la baisse de l’inflation pour être conforme aux orientations du pacte de convergence macroéconomique de la CEDEAO, qui situe la convergence macroéconomique par rapport à l’inflation à un taux d’inflation à un chiffre, inférieur à 10%.

« Nous travaillerons à la baisse de l’inflation pour être conforme aux orientations du pacte de convergence macroéconomique de la CEDEAO, qui situe la convergence macroéconomique par rapport à l’inflation à un taux d’inflation à un chiffre, inférieur à 10%.»

Cependant, il faut noter que les coûts du fret maritime ont doublé. De même les matières premières agricoles, comme le blé ou le riz, commencent à manifester des tensions sur leur prix, ainsi que le pétrole. Toutes ces tensions liées aux anticipations favorables de l’avènement proche de la période post-covid 19, se répercutent sur les prix.

Et il est aussi important de dire qu'il y a des éléments d'inflations qui sont de nature domestique, et il y a ceux qui viennent de l'extérieur. Nos mesures viseront à s'assurer qu'on ne soit pas significativement affecté par ces évolutions. En considérant le détail des opérations, à notre prise de fonction, on peut relever des éléments comme la gestion de la trésorerie ou la gestion des engagements avec les prestataires. Plusieurs fournisseurs n’ont pas été payés depuis la fin du premier trimestre 2021, pour certains bien avant. Des arriérés de plusieurs mois se sont ainsi accumulés. Si je prends par exemple les paiements en attente que j'ai trouvé au niveau du trésor public, ils étaient supérieurs à 4700 milliards de Francs Guinéens, en raison de l’accumulation d’engagements non payés.

Agence Ecofin : Parlant de la trésorerie de l'Etat, comme c'est le cas pour l'ensemble de l'économie guinéenne, elle repose sur l'exploitation des ressources minières qui représentent 90% des exportations et jusqu'à 22% du PIB du pays. Lors du premier salon de l'industrie qui s'est tenu ce mois de décembre 2021, il a été question de diversification de l'économie. Quels sont les axes de diversification que vous avez commencé à planifier ?

Dr Lanciné Condé : C'est une question à laquelle je répondrai en deux temps. D'une part il n'est pas acceptable qu'une économie soit aussi concentrée. Si vous prenez les statistiques de la concentration fournies par la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), la situation n'est pas très reluisante, l’indice de concentration du pays en fin 2020 était de près de 60%. Tout porte à croire que si les opérateurs miniers ou le marché des métaux frémissent, le pays pourrait souffrir. La Guinée abrite un grand potentiel dans plusieurs autres secteurs. Une population estimée à environ 13 millions d'habitants, dont 60% en dessous de 25 ans est une force de travail certaine et une source potentielle d’innovation.

« Une population estimée à environ 13 millions d'habitants, dont 60% en dessous de 25 ans est une force de travail certaine et une source potentielle d’innovation.»

Le pays dispose des plus grandes réserves d'eau de l'Afrique de l'Ouest, ce qui offre beaucoup de possibilités en termes d'aménagement et d'entreprises d'agro-business. Vous avez aussi toutes les possibilités de sous-traitance qui pourraient générer une meilleure synchronisation entre le reste de l’économie et le secteur minier, pour irriguer l'économie nationale à partir de ce secteur. Ainsi, les revenus du secteur minier pourraient aider à créer et développer un autre microcosme économique dans le pays, où les gens s'organiseraient à produire et mettre en place un système d'approvisionnement du secteur minier en diverses productions locales. Il y a ce potentiel de diversification qui existe et qui mériterait d'être soutenu. En cela, il existe des atouts. Les capacités de production et de distribution d'électricité du pays ont été renforcées ; il y a des opportunités dans le secteur de l'agriculture et avec la digitalisation de l'économie, qui offrent des possibilités de création des start-ups. Un exemple de réussite guinéenne en la matière est Tulip, une start-up brevetée qui offre des solutions diverses de connectivité et d’offres de soins, dont le fondateur est Guinéen. Le constat sur le potentiel étant fait, il faut se rappeler que ce Gouvernement est un gouvernement de transition qui poserait les bases, mais les efforts nécessaires demandent plus de temps et devraient se poursuivre au-delà de la transition.

« Le constat sur le potentiel étant fait, il faut se rappeler que ce Gouvernement est un gouvernement de transition qui poserait les bases, mais les efforts nécessaires demandent plus de temps et devraient se poursuivre au-delà de la transition.»

La question de la diversification est donc un sujet dont nous sommes conscients et il y a lieu d’agir dans ce sens, mais d'un point de vue politique cet objectif n’est pas la priorité la plus urgente du moment.

Agence Ecofin : Nous comprenons les contraintes que peut imposer une situation de transition politique. Toutefois revenons sur la question de la trésorerie publique. Un sujet qui a souvent été évoqué concernant la Guinée, est celui des exonérations fiscales accordées notamment au secteur des ressources extractives. Vous évoquiez les contraintes d'une trésorerie minimale insuffisante pour honorer les engagements de paiement. Est-ce qu'il existe à court terme une démarche visant à rationaliser ces exonérations fiscales ?

Dr Lanciné Condé : La question ne relève pas directement de mon département, mais de celui du ministre en charge du budget. Mais si je dois y apporter ma perspective, je dirai qu'il faut déjà comprendre le rôle de l'impôt. Un Etat a des besoins financiers pour mettre en œuvre sa politique et créer les conditions pour l'épanouissement de la population. Les citoyens y participent à travers diverses contributions, fiscales ou non. L’Etat a besoin du revenu de ces contributions pour couvrir les dépenses publiques et offrir différents services aux populations, dont les routes, l’eau potable, l’éducation et la santé. L’impôt et les autres contributions permettent à l’Etat d’améliorer les conditions de vie des populations. Maintenant, il y a une réalité, dont il faut se rendre compte. L'histoire de la Guinée est écrite sur plusieurs constats en lien avec ses dotations en ressources naturelles dont l’ampleur amène à parler de scandale géologique. Malgré ce grand potentiel, la population souffre encore par rapport à l’accès aux services sociaux de base et le quotidien des gens n’est pas à un niveau satisfaisant. Cela nous amène à faire des arbitrages. Est-ce qu'on garde notre potentiel avec fierté, ou alors on analyse le contexte et on réalise des concessions pour les exploiter, en préservant au mieux nos intérêts. Pour ce qui est des exonérations fiscales, des choix ont été faits. Le Président de la Transition Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya a décidé que les engagements pris antérieurement, dans le cadre de processus réguliers, seront respectés. Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, SEM Mohamed Béavogui y veille et chaque membre du Gouvernement y travaille. Cependant, ces engagements n’incluent pas les près de 3000 milliards de Francs Guinéens d'exonérations fiscales ad-hoc. Il y a aussi que certaines de ces exonérations ne sont pas justes. Par exemple à quoi cela sert d'exonérer de taxes des produits importés comme l'eau, dans un pays qui est connu comme étant le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest ?

« Il y a aussi que certaines de ces exonérations ne sont pas justes. Par exemple à quoi cela sert d'exonérer de taxes des produits importés comme l'eau, dans un pays qui est connu comme étant le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest ? »

Donc ma compréhension de cette problématique est la suivante : il y a des engagements pris, ils seront tenus, il y a la réalité du secteur minier qui, à un moment, avait besoin d'attirer des investisseurs, y compris en fournissant des efforts exceptionnels, et il y a l'évolution historique du pays. Il y a enfin un appel à la responsabilité des acteurs. Une attente est qu’amicalement, chacun regarde tout ce qu'il demande comme exonération et propose des efforts pour les rationaliser et soutenir le pays. On peut aussi décider d'appliquer les règles qui sont déjà établies. En principe, une exonération n'a pas vocation à être éternelle ou permanente. Lorsque l’appel à la responsabilité individuelle n'aura pas suffi, le régulateur sera obligé d'intervenir dans le strict respect de la loi. Pour le moment ce chantier n'a pas débuté, mais il ne saurait être éternellement reporté.

Agence Ecofin : De nombreux entrepreneurs rencontrés en Guinée expriment en effet des inquiétudes quant aux orientations économiques du conseil de transition actuellement au pouvoir. Quel message vous avez à leur endroit ?

Dr Lanciné Condé : Déjà, je dirai que le travail du ministre de l’Économie, des finances et du plan, est de s'assurer que l'activité économique marche dans le pays, que les marchés fonctionnent correctement, que le chômage recule, que les niveaux de prix restent maitrisés, que les perspectives s'améliorent et que le secteur financier alloue normalement les ressources. C'est l'intérêt premier, lorsqu'on assume ces charges. Donc tout ce qui peut être fait pour mener à bien cette mission le sera. J'ai effectivement reçu des opérateurs économiques, qui m'ont parlé des difficultés de leurs secteurs et de ce qui peut être fait. De ces échanges, nous avons retenu qu'il y a des actions qui sont envisageables immédiatement, mais il y en a qui méritaient qu'on prenne un peu de recul. Le véritable défi, c'est que parfois, des opérateurs économiques souhaitent une relation exclusive avec les autorités publiques. Les aspects de concurrence déloyale sont des choses sur lesquels nous pouvons essayer d'apporter des solutions rapides, car la tricherie n'est légale dans aucun pays.

« Les aspects de concurrence déloyale sont des choses sur lesquels nous pouvons essayer d'apporter des solutions rapides, car la tricherie n'est légale dans aucun pays. »

Lorsqu'une entreprise a des difficultés à fonctionner parce qu'elle est en attente des paiements de l'Etat, quelque chose devrait être effectué immédiatement. Nous continuons de répéter et veiller sur le fait que les engagements réguliers seront maintenus. En revanche, il y a des requêtes qui nécessitent un peu de recul. Lorsque des opérateurs économiques souhaitent préserver des monopoles, cela peut prendre plus de temps à être réglé, le principe étant l’absence de monopole. Nous continuons à discuter avec les acteurs économiques et nos partenaires pour mieux cerner leur perspective. C'est vrai que les institutions de financement du développement ont à un moment pris une pause, mais les activités ont repris rapidement pour certaines, et la BAD a récemment recommencé ses opérations avec la Guinée. Nous avons aussi reçu une mission d'évaluation de la Banque mondiale dont les conclusions sont attendues. Ses experts ont eu l'occasion de constater que ce qui se passe souvent dans ce qu'ils qualifient de gouvernements de fait, c'est-à-dire non issus de processus constitutionnels, ne se passait pas chez nous. Personne n'a abusé des ressources des projets, les dépenses réalisées par les responsables actuellement sont proportionnées et l'administration dans son ensemble s’efforce à être sobre. Nous espérons que la Banque a fait le constat d’avoir trouvé en place un Gouvernement qui sait où il veut aller et comment. Nous espérons qu’elle a également constaté la stabilité sécuritaire du pays et le franc consensus politique par rapport à l’opportunité des évènements du début du mois de septembre. Les priorités préparées du Gouvernement intègrent fortement des objectifs politiques qui ont une relative prééminence sur les priorités de développement dans notre contexte particulier. C'est pourquoi nous avons choisi de mettre l'accent sur des aspects de gouvernance, pour faire passer le message qu'au terme de ce processus il y aura certainement de nouvelles autorités. Pendant que le processus se met en place, nous travaillerons, sous la conduite de SEM Mohamed Béavogui, pour nous assurer que l’environnement économique reste viable pour toutes les catégories de la population, notamment construire des routes, réhabiliter des hôpitaux, construire des points d'eau potable et le reste. Pourquoi nous le faisons ? c'est parce qu'on veut s'assurer qu'à la sortie de cette période, le pays aura de meilleures perspectives. Un cadre prioritaire cohérent est aujourd'hui adopté et nous continuons d'échanger avec l'ensemble des parties prenantes. Revenant sur les inquiétudes des opérateurs économiques, ils doivent être rassurés que le Gouvernement a une feuille de route, que les engagements seront tenus, que le Gouvernement compte sur eux pour réussir son travail de refondation dont l’ultime but est d’assainir l’environnement des affaires et renforcer l’attractivité du pays. Ils seront consultés à temps opportun, pour entendre leurs inquiétudes et leurs propositions de solutions.

Agence Ecofin : Un processus a été mis en place avec pour objectif global de lutter ou sanctionner des personnes prises dans des pratiques de corruption. Sans forcément entrer dans les procédures judiciaires en cours, quelle est la part de votre Ministère dans le cadre de cette initiative de la transition politique en Guinée ?

Dr Lanciné Condé : La corruption n'est pas une question politique, elle est une question judiciaire et d’application du droit, d'autres instances ont plus d'autorités et de compétences que moi sur ce sujet. Vous aurez noté l’engagement ferme du Président de la Transition, Chef de l’Etat, Chef Suprême des armées, à lutter sans état d’âme contre la corruption, sous toutes ses formes. Cette volonté a été matérialisée par la publication d’un premier acte majeur sous forme d’ordonnance qui a institué une nouvelle Cour pour la répression des Infractions économiques et financières, la CRIEF. Lorsqu'on parle de lutte contre la corruption, le Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan peut intervenir à plusieurs niveaux. Il faut mobiliser et affecter les ressources adéquates pour soutenir la lutte contre la corruption, mais aussi, dans la mesure où il s'agit d'analyser des opérations financières, nous pouvons mettre à contributions nos données ainsi que nos capacités de vérification de la régularité des opérations. La volonté farouche du Président du Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) à lutter contre la corruption s’est exprimée depuis le premier jour. Ce n'était pas juste une déclaration. Il a été demandé aux ministres y compris moi, de faire une déclaration de conflits d'intérêt et de jurer sur l'honneur de corriger de potentiels conflits d'intérêt, ce que j'ai fait en toute transparence.

« Il a été demandé aux ministres y compris moi, de faire une déclaration de conflits d'intérêt et de jurer sur l'honneur de corriger de potentiels conflits d'intérêt, ce que j'ai fait en toute transparence.»

Cela démontre tout l'intérêt qui est attaché à ce qu'il n'y ait ni conflits d'intérêt, ni risques de corruption au sein de notre gouvernement. Il y a ici en Guinée une agence nationale de lutte contre la corruption. Il y a quelques mois, on n'y trouvait rien du tout. Des problèmes liés à la mise à disposition du budget ont longtemps limité ses moyens. Aujourd'hui des efforts de normalisation sont en cours pour améliorer les conditions de travail de l’Agence. En marge des potentielles poursuites et des mesures de luttes contre la corruption, nous nous attèlerons à nous assurer, que les recettes de l'Etat sont sécurisées afin de réduire les possibilités de corruption.

Agence Ecofin : Pour finir, vous gérez aujourd'hui le Ministère de l'Economie, des Finances, et du Plan dans ce gouvernement de transition qui se veut être un gouvernement de rassemblement et de développement. Quelle est la vision et les perspectives, de votre point de vue ?

Dr Lanciné Condé : En termes de vision, je dirai que je partage celle du Président de la Transition, Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya qui souhaite que la Guinée redevienne un pays normal et respecté, un pays où le citoyen peut aspirer au bonheur, et où tout le monde, y compris ceux qui ne connaissent personne et ne peuvent compter sur personne, se voient offrir les mêmes opportunités. C'est sur cette vision que repose l'action des autorités actuelles que nous sommes.

« Que la Guinée redevienne un pays normal et respecté, un pays où le citoyen peut aspirer au bonheur, et où tout le monde, y compris ceux qui ne connaissent personne et ne peuvent compter sur personne, se voient offrir les mêmes opportunités.»

Ainsi, la perspective est de s'assurer que cette vision se traduise dans la réalité quotidienne. Cela se manifestera à travers les repères suivants : Que des jeunes guinéens trouvent leur bonheur et leur vocation dans leurs pays, ainsi que l'espoir. Que le règne du droit soit restauré, que le secteur minier qui est notre force aujourd'hui, devienne plus un levier qui permettrait à l’ensemble des compétences, même les plus petites, de tirer profit et se réaliser. Que les perspectives du pays soient encore meilleures. Nous continuerons à rassurer nos compatriotes, les investisseurs et les bailleurs de fonds sur le fait que notre pays est plus sûr aujourd’hui que jamais. Cela passe par le respect des engagements en termes de remboursement de la dette, par l’élargissement des opportunités pour tous, par le renforcement de la quantité et de la qualité de nos infrastructures, ainsi que par l’amélioration de notre Gouvernance publique. A cet effet, il faudrait que les marges de progression disponibles en termes de réformes soient exploitées, notamment la gestion de la trésorerie, des marchés publics, ou l'exécution et la programmation des investissements publics. Que les outils de financement innovants soient approfondis et que cela se fasse dans un environnement sain. Que le taux de change reste stable, ainsi que l'inflation, qui est une taxe sur les pauvres. Si nous sommes capables de réussir cela et substituer à certaines importations, dont l’eau, des productions locales, nous donnerons plus d'espoir aux jeunes. Je dirai que la réussite ultime serait que le pays soit apaisé et se mette sur la voie d'un meilleur avenir.

Entretien réalisé par Idriss Linge

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