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30 km/h en ville, pourquoi ça énerve

Ca va râler. Sur les « grands boulevards » parisiens, la vitesse de la circulation pourrait bientôt être limitée à 30 km/h, avance ce lundi 22 octobre un article du Figaro. Tous les ingrédients de la jacquerie sont réunis : la voiture, la vitesse et Paris. Comment ose-t-on brider la liberté dans la capitale politique et économique de la France, où circulent chaque jour tant de gens importants ? A l’Hôtel de ville, on confirme à demi-mots la mesure. « Cette réduction de la vitesse fait partie des pistes envisagées, mais nous n’avons pas fixé de date », indique le service de presse. On devrait en savoir plus la semaine prochaine.

Donc, n’en déplaise aux râleurs, la circulation sera bientôt ralentie dans la capitale. De fait, Paris compte déjà quelque 70 quartiers limités à 30 km/h, un maximum pas toujours respecté. Mais après l’abaissement à 70 km/h de la vitesse maximale sur le périphérique et l’installation de quelques feux rouges sur les voies sur berges de la rive droite, cette nouvelle mesure risque d’exacerber les tensions autour de la place de la voiture en ville. Accessoirement, Bertrand Delanoë, le maire de Paris, y gagne des galons de redoutable ayatollah écologiste.

Encombrant, dangereux, bruyant, cher et fragile. Les réactions à l’article publié sur lefigaro.fr disent beaucoup de cette sourde bataille de l’automobile qui se joue depuis quelques années. Une industrie, passablement en déclin, essaie de persuader les particuliers, à coup de carrosseries rutilantes et de promesses de liberté, de la nécessité de posséder un objet puissant, mais cher et coûteux à entretenir. Lesdits particuliers, une fois acquise leur part de rêve, réalisent un peu tard que le joujou ne sert plus à grand chose, au moins au centre des villes. A moins de rouler en pleine nuit, de disposer d’un parking et de ne pas payer le carburant. Ailleurs, l’automobile conserve une certaine utilité, mais la conduite obéit à tellement de contraintes qu’elle en devient épuisante. Encombrant, dangereux, bruyant, cher, fragile, l’objet perd progressivement tout son attrait.

Et pourtant, à lire les délicieux commentaires qui ont fleuri sous l’article du Figaro, il reste manifestement des gens qui croient que la voiture est un moyen de déplacement efficace en ville. Passons sur les insultes, les allusions homophobes visant M. Delanoë et les raccourcis du type « puisque c’est comme ça, interdisons toutes les voitures et coulons toutes les entreprises ». Passons aussi sur la stigmatisation du « bobo », cet être étrange auquel personne ne veut s’identifier, accusé de bouder le matérialisme et de rouler à vélo. La récupération politique de la fureur (ou jalousie ?) anti-bobo est promise à un bel avenir. Rue 89 avait décrypté le phénomène. Rien de plus énervant que ces « bobos » qui se nourrissent de « brunch », filent « en Velib’ » et ne rateraient pour rien au monde leur « séance de yoga » fustigeait déjà Marine Le Pen pendant sa campagne électorale.

30 km/h en ville, pourquoi ça énerve

18,9 km/h de moyenne. Reste l’argument principal, moins polémique, que chacun aura lu en ligne, entendu dans les bureaux, rabâché au bistrot : on nous prend notre vitesse. Faisons un rapide décodage. En réalité, la vitesse moyenne ne dépasse pas, en ville, les 15 à 20 km/h. 18,9 km/h explique ce site, défenseur de « la ville à 30 ». 18 km/h selon le « Guide de l’écomobilité« , consultable ici et publié dès 2005 par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Gageons que dans les quartiers parisiens concernés, et singulièrement sur les grands boulevards, on roule encore moins vite. Sauf la nuit, remarque-t-on à l’Hôtel de ville, où l’on souligne l’accroissement des risques d’accident. Et sauf la journée, entre deux feux rouges. En effet, ça se passe souvent comme ça : l’engin motorisé, deux, trois ou quatre roues, démarre en grondant, accélère, atteint brièvement les 50 km/h, les dépasse parfois puis freine devant un obstacle, piéton, cycliste, stop ou feu de signalisation. On espère gagner quelques secondes, peut-être passer un feu. Conclusion : on a roulé fugacement à 50, mais sans dépasser la moyenne de 18,9. Et ce satané cycliste qui maintenant nous rattrape. C’est énervant, non ?

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