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Covid-19 : vos diplômes auront-ils la même valeur cette année ?

La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a affirmé, dès janvier, à l’Assemblée nationale que les diplômes obtenus pendant la crise sanitaire auront de la valeur. Selon elle, les étudiants ont même acquis plus de compétences extrascolaires et doivent en être fiers.

Un constat partagé par Guillaume Gellé, vice-président de la CPU (Conférence des présidents d’université). "Les étudiants ont gagné en autonomie et ils ont développé des connaissances autour des outils numériques", assure le président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

Pour Domitille, en master 1 de droit à Paris 2-Panthéon Assas, les diplômes ne baissent pas en qualité mais sont modifiés. "La situation demande beaucoup d'adaptabilité. Par exemple, on va nous demander plus de réflexion que de récitation pour les partiels à distance, donc il y a des différences dans les compétences acquises".

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Une évaluation aussi stricte à distance qu'en présentiel

Selon elle, les examens à distance ne sont pas plus faciles, "bien au contraire". "Les professeurs adaptent les épreuves, souvent nous avons deux heures au lieu de trois pour quasiment la même épreuve. Et ils ont des attentes très poussées car ils savent que nous avons les cours à disposition. Dans le cas des QCM, c’est aussi difficile : j’ai eu des épreuves où on avait une minute pour une question de 16 lignes".

La question de la triche est rapidement balayée par l’étudiante : "C’est déjà un challenge de finir l’épreuve dans les temps, alors faire une recherche à côté… Et toutes les copies passent au logiciel anti plagiat", affirme-t-elle.

Les évaluations à distance sont mieux organisées que l’année dernière car les établissements ont eu plus de temps pour s’adapter. Le présentiel est par ailleurs favorisé en fin de diplôme, assure Guillaume Gellé. "A Reims, entre 50 et 60% des examens du premier semestre ont eu lieu en présentiel, dont une grande partie sur des années terminales".

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Des soft skills pour valoriser son diplôme

Imane, en master 2 management de la marque et communication à l’IAE Paris Sorbonne, a passé tous ses examens de M1 à distance et ceux de M2 en présentiel. Pour elle, le mode d’évaluation ne fait aucune différence. "Arrivé à un certain niveau d’études, ce ne sont plus des récitations mais des études de cas, donc j’accorde la même valeur à mes examens quelle que soit l’année. J’ai même plus de fierté d’avoir réussi dans un contexte angoissant : il fallait s’accrocher, s’adapter. On a développé de l'agilité et de la gestion du stress", affirme l’étudiante.

Ces soft skills (compétences comportementales, en opposition aux compétences techniques) sont d'ailleurs de plus en plus importantes pour les recruteurs, souligne d'ailleurs Romain Maugey, senior manager au cabinet de recrutement Robert Half. "Les étudiants pourront mettre en avant leur adaptabilité et leur résilience, des compétences qui sont énormément demandées sur le marché du travail", explique-t-il.

"Le diplôme représente un parcours"

A la CPU, Guillaume Gellé rappelle par ailleurs qu’un diplôme ne se résume pas à un examen mais représente un parcours sur plusieurs années. "Un degré d’exigence moindre dans certains examens ne remet pas en question la valeur du diplôme", affirme-t-il.

Cela dit, la qualité voire la faisabilité des cours en ligne sont variables selon les établissements, les formations et les UFR. Selon l’enquête 2021 de la CPU sur la réussite des étudiants au premier semestre, certains établissements ont pu accuser de fortes chutes, notamment en sciences humaines et sociales.

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Un accompagnement renforcé

"On sera en capacité de remettre à niveau les étudiants à la rentrée si nécessaire", tempère Virginie Dupont, vice-présidente de la CPU et présidente de l’université Bretagne-Sud. Des établissements réfléchissent par exemple à des semaines de pré-rentrée pour valider les acquis avant l’année suivante. Les universités soulignent aussi l'intérêt du tutorat pour mieux détecter les fragilités.

Domitille est par exemple tutrice dix heures par semaine à Assas. "C’est un dispositif qui a été mis en place spécialement pendant le Covid-19. J’aide les étudiants volontaires au niveau méthodologique, avec certaines heures en présentiel pour leur apporter une interaction sociale", témoigne l’étudiante en droit.

Concernant ses propres cours, elle n’observe pas de baisse de niveau. "Ce sont les mêmes cours à distance et nous pouvons envoyer des mails aux profs si nous ne comprenons pas". Elle n’est ainsi pas inquiète pour sa poursuite d’études. "J’ai postulé à des masters 2 et je ne vois pas de dépréciation puisque tous les étudiants ont eu cours en ligne", souligne-t-elle.

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Des offres d’emploi plus rares

Si la crise sanitaire ne freine pas la poursuite d’études, elle a des effets sur l’insertion professionnelle. Les diplômes ont de la valeur aux yeux des recruteurs mais le nombre d’offres est en chute libre. En 2020, les offres accessibles aux débutants ont diminué de 39% selon l’Apec (Association pour l'emploi des cadres). "Cette année, comme tous les ans, l’IAE organise un job dating. La personne qui s’en occupe nous a dit qu'elle n'avait jamais autant galéré pour trouver des entreprises" raconte Imane.

Romain Maugey confirme cette tendance. "Nos partenaires nous demandaient des profils juniors, voire sans expérience. En ce moment, c’est moins le cas. Les recrutements sont globalement en baisse mais en plus les entreprises veulent se rassurer avec des candidats qui ont déjà une expérience terrain".

Selon l’expert en recrutement, les jeunes qui ont fait une alternance sont particulièrement demandés. Si ce n’est pas votre cas, il conseille de faire un stage en attendant de trouver une offre. Enfin, c’est là que les nouvelles compétences acquises lors de cette crise se révéleront utiles : mettez-les en avant dans votre CV et lors de vos entretiens.

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