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INTERVIEW Marie Hennerez (Plus belle la vie) : l'accouchement de Léa Nebout, claustrophobie, survie… Tout sur le prime Black Out

Voici.fr : Dans le prime Black Out, Léa est enfermée dans un télécabine au-dessus du vide pendant toute une nuit, et dans le prime Révélations, elle était bloquée sous l’effondrement du gymnase… Votre personnage vit vraiment des émotions fortes !

Marie Hennerez : Ils aiment bien me mettre dans des situations délicates. Et en fait dans Révélations c’est là que le producteur Sébastien Charbit m’avait dit ‘T’es prête à ce que ton personnage devienne une héroïne ?’, et c’est à ce moment-là que ça a commencé à prendre. Car avant ça, Léa était à l’hôpital, elle faisait des trucs assez cools à sauver des vies, à prendre des risques. Dans Révélations, c’est la première fois qu’elle avait une mission à accomplir. Je crois que ça a plu aux auteurs et c’est pour ça qu’ils le recommencent quoi. Et moi je trouve ça super comme truc à jouer et à défendre.

Entre le fait d’être plongée dans le noir, d’être bloquée au-dessus du vide, d’avoir des contractions alors que Léa n’a pas la possibilité de contacter qui que ce soit ni de se déplacer dans un hôpital … Les nerfs de Léa vont vraiment être poussés à bout dans cet épisode. Et pourtant, elle arrive à rester maître de la situation, à part au moment où elle va mettre une gifle à Betty. Comment peut-on garder une tell sérénité face à une telle situation ?

En fait elle est médecin, et les médecins ont une maîtrise de soi qui est vraiment très développée par rapport aux autres humains. J’ai un peu regardé des reportages pour avoir vraiment l’attitude du médecin et c’est quelque chose qu’on me rappelle aussi en direction de jeu qu’il faut toujours faire les choses de manière calme, posée. Ca s’est un peu inscrit. Je n’ai pas vraiment cherché cette maîtrise car elle fait partie du personnage. Après il y a des moments où elle doit se faire respecter car ça la dépasse, comme le personnage de Betty qui la pousse à bout dans son insolence. Donc on est ailleurs de l’aspect catastrophique où il faut gérer la situation. Des fois quand j’ai des moments de panique, je pense à Léa (rires). C’est une grande preuve de mérite de soi, c’est quelque chose de noble et digne.

Justement au début de l’épisode, Jean-Paul Boher (Stéphane Hénon) appelle Léa pour lui demander de l’aide car une femme dans la rue vient de faire un malaise. Léa lui donne des conseils très précis. Dans la vraie vie, est-ce que ça vous arrive de vous demander ce que ferait Léa dans une situation compliquée ?

Peut-être pas de manière aussi consciente, mais je pense que lorsqu’on travaille un personnage de manière aussi longue, car ça fait cinq ans que je suis dans la série, on est tous imprégnés de nos personnages. Ma nature va teinter le personnage et vice versa. Donc oui, il y a des endroits où je ne vais pas y penser consciemment mais ça transpire un peu.

INTERVIEW Marie Hennerez (Plus belle la vie) : l'accouchement de Léa Nebout, claustrophobie, survie… Tout sur le prime Black Out

Lorsque vous avez appris la grossesse de Léa, imaginiez-vous que vous auriez un accouchement plutôt classique ou vous doutiez vous que la production allait vous faire vivre un accouchement plutôt sportif ?

Je n’ai pas du tout réfléchi, mais ça ne m’a pas étonnée car les accouchements sont toujours rocambolesques. Je ne m’inquiète jamais de savoir ce qu’il va passer, je me laisse complètement portée par ce que les auteurs écrivent. Et puis, il y a tellement une quantité de travail aussi qu’on avance petit à petit, étape par étape. Après, quand j’ai lu ça, j’ai trouvé ça très drôle. Il y a tout ce côté mystique. En plus je m’appelle Marie, donc je ne sais pas si ça a joué. Avec le boeuf, et l’âne… J’ai trouvé ça très marrant. J’ai adoré tourner ça, ça a duré toute une nuit. On a commencé à 19h et on a fini à 6h, c’était fabuleux à jouer.

La scène de l’accouchement est très forte, on a l’impression que vous ressentez réellement la douleur et toutes les émotions que peut éprouver une femme dans ce moment-là, comment vous y êtes vous préparée ?

J’ai beaucoup regardé Baby Boom (rires). On apprend beaucoup avec Baby Boom, c’est une émission formidable. C’était de l’impro. Moi ça me fascine l’accouchement. J’ai une profonde admiration pour l’espèce humaine et le pouvoir de la femme. Du coup c’est quelque chose que j’aime, qui m’intéresse. C’était facile à faire, il y a un plaisir, un intérêt qui me parle. Je n’ai pas encore accouché mais c’était très jouissif pour moi de me lancer dans cet exercice. On peut se permettre plein de trucs, les insultes. C’est une autorisation à dire un peu ‘merde’ au monde. A être dans son intégrité. Sans respecter les choses. Et je trouve ça très intéressant dans l’acte de l’accouchement.

« Cette responsabilité donne de la force »

S’il vous arrivait les mêmes événements, être enfermée en plein vide, dans le noir… Réagiriez-vous avec la même philosophie que votre personnage ?

Beaucoup moins ! Ce serait très compliqué. Je suis assez claustrophobe. Il n’y a pas longtemps je me suis retrouvée coincée dans un ascenseur… Je crois qu’on est obligé de prendre sur soi pour se sortir de ça. C’est un mode de survie aussi. Je pense que j’arriverais à être forte, mais après avoir le sang-froid du médecin… Je ne suis pas sûre d’en être là. Je pense qu’il faudrait que je sois bien accompagnée. Tout dépend des personnes avec qui on se trouve. Là, dans l’histoire, elle est responsable des trois ados. Cette responsabilité donne de la force.

Vous vous êtes retrouvée avec trois adolescents, Florian Lesieur (Noé Ruiz), Kjel Bennett (Bilal Bailly), Horya Benabet (Betty Solano)... J’imagine que ça a dû être assez cocasse comme tournage. Quel est votre meilleur souvenir ?

On a vécu pas mal de décors différents, notamment quand on se retrouve dans le tracteur avec la paille qui pique. On commençait vraiment à créer du lien entre nous. On a eu cinq nuits de tournage, et les nuits se terminent vraiment au petit matin. Au début, je ne comprenais pas bien tout ce qu’ils disaient car ils ont un langage propre à eux. Et au fur et à mesure, on s’est vite bien entendus car ce sont des personnes adorables et talentueuses. J’ai beaucoup ri avec eux. Et dans ce tracteur, c’était vraiment le moment où on commençait à nouer du lien. On chantait, on s’endormait. On était dans des décors hyper beaux et on était bien. On se disait qu’on avait une chance incroyable d’être là, même si ce tournage a été pour moi l’un des plus éprouvants, c’était fantastique.

C’est ce que j’ai ressenti dans la séquence du tracteur. Vous dites que vous chantiez tous ensemble et justement, il y a cette scène où on vous voit chanter. On voit que c’est à ce moment-là qu’il y a une vraie connexion entre vous. C’est la scène où tout bascule.

Tout à fait, car c’est juste après que Betty participe pour la première fois activement et pour le bien de tous en trouvant ce tracteur. C’est ce qui va permettre de nous lier. En plus mes contractions s’intensifient, ils commencent à prendre soin de moi. C’était hyper chouette, on s’est bien amusé avec cette chanson. Et j’adore à la fin quand ils reprennent ‘Ou elle va mourir’, c’est très drôle. C’était effectivement ce moment où la complicité est vraiment née entre nous.

Une autre scène est marquante, c’est celle où vous vous retrouvez avec Mme Vitreuil (Anne Canovas) dans cette maison avec toute la haute société de Marseille. Léa décide de claquer la porte alors qu’elle est sur le point d’accoucher, dégoûtée de l’attitude de ces personnes. Auriez-vous eu le courage, dans la même situation que Léa, de faire la même chose qu’elle ?

C’est intéressant comme question. Les circonstances sont tellement fortes qu’elle sont compliquées pour moi à imaginer en tant que Marie. Je ne suis pas aussi politisée que Léa. Mais là c’est au-delà de la politique, on est juste dans un cliché, dans une caricature et on peut pas rester insensibles face à cette caricature d’égoïsme. Mais je ne crois pas que j’aurais eu le courage de Léa. Déjà, si j’avais été Léa, je ne serais pas partie en pleine nature accompagner des ados à neuf mois de grossesse. Donc à partir de là, il n’y a pas grand-chose que j’aurais vécu à sa place (rires). En tout cas, j’aurai fermé les yeux. J’aurais peut-être dit quelque chose, pas de manière aussi véhémente. Ou je me serais retenue et je l’aurais ressorti après l’accouchement. Mais je crois que je serais restée au chaud, il faut pas se mentir (rires).

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