Mali : le double jeu algérien (5) - AgoraVox le média citoyen
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Le pays gangréné jusque la moelle, des chanteurs de renom là-bas, des jeunes patrons d'entreprises de communication et des fils et filles de généraux s'adonnent aux yeux de tous aux charmes de la cocaïne qui a désormais remplacé le cannabis. L'Algérie se découvre avoir "des jet-setteurs", que l'on retrouve l'hiver avec les autres à Courchevel. Tout le monde le sait, et Wikileaks peut en 2009 remettre un rapport assez effarant sur la circulation de la drogue dans le pays, tout en ménageant encore les élites (*) : pour avoir leur base secrète, les américains sont prêts à faire des concessions. Pourtant les faits sont là, et le trafic intense aboutit irrémédiablement dans les poches des généraux qui s'empressent d'aller le déposer en Suisse, où leurs comptes s'épaississent d'année en année. Avec une accélération certaine depuis 2011, la junte au pouvoir craignant visiblement un printemps algérien qui éclatera bien un jour où l'autre... Il risque, hélas, d'être le plus sanglant de tous s'il se déclenche.
Le trafic de drogue en Algérie est protéiforme. En novembre 2011, un article du Figaro reprenant El-Watan nous en offrait un exemple typique : "neuf personnes, dont huit stewards d'Air Algérie impliqués dans un trafic de cocaïne, ont été arrêtés dans le cadre du démantèlement d'un réseau international de trafiquants de drogue, a rapporté le quotidien El-Watan". Parmi les prévenus, le responsable de la section syndicale (UGTA) du personnel navigant. Un chanteur "connu" est également arrêté briévement (il ne faut pas chercher très loin pour savoir qui : c'est une diva là-bas). Jusqu'ici rien de très original, c'est après que ça se complique : "Trois autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette enquête menée depuis l'interpellation le 2 octobre à l'aéroport d'Alger d'un steward revenant de Bamako en possession de centaines de grammes d'héroïne qu'il devait écouler sur le marché algérien. Le journal affirme que les consommateurs, dans la capitale et en Oranie (ouest), "se comptent surtout parmi des enfants de personnalités connues" mais l'identité de certains d'entre eux ont été "dissimulées". Et une fois encore, le pouvoir tente de contrôler l'épidémie qui touche des personnalités influentes en étouffant l'affaire : "les prévenus, dont un responsable syndical du personnel navigant et un "chanteur très connu sur la place d'Alger", subiraient des "pressions" pour qu'ils "reviennent" sur leurs déclarations mettant en cause ces consommateurs, selon la même source. L'enquête est menée par la police judiciaire du tout puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS) dépendant du ministère de la Défense, indique encore El-Watan." Le point final donnant le pays d'origine de la cocaïne : "le Mali est un important point de transit de drogue vers les marchés européens. La drogue est souvent convoyée via le le nord du pays, une zone désertique difficilement contrôlable". Le Quotidien d'Algérie enfonçant le clou : "les premiers éléments de l’instruction font état d’un présumé réseau de trafic de cocaïne qui importait de la drogue d’Espagne avec la complicité de quelques membres du personnel navigant. Cependant, il y a quelques mois, le marché espagnol a été délaissé au profit de celui de la capitale malienne où la cocaïne serait, selon certaines indiscrétions, de meilleure qualité et à moindre prix. A en croire nos interlocuteurs, la livraison de cette drogue dure se faisait dans un hôtel du centre-ville de Bamako, fréquenté par le personnel navigant d’Air Algérie"."Une fois acheminée à Alger, la cocaïne est rapidement commercialisée dans les quartiers huppés de la capitale et de l’Oranie ; les clients se comptent surtout parmi des enfants de personnalités connues". L'Algérie venait ce jour-là de découvrir qu'elle avait aussi un jet-set ! Et Tamurt-Info de titrer : ""Alger plaque tournante du trafic international de drogue dure".
Octobre 2012 : l'Escobar algérien vient à peine de disparaîte, mais le trafic continuermaus désormais de drogues dures surtout. Le 20 octobre 2012, un cargo de la Sarl Amghagh, accoste à Alger. On en décharge des "produits fumigènes" (des feux d'artifices ?) en provenance de Chine, via le parc sous douane de Sidi Moussa. A son bord, dans un container, on découvre 150 kilos d'héroïne. En octobre toujours, c'est un autre navire dont le chargement révèle cette fois de la cocaïne : "la Gendarmerie Nationale d’Alger a réalisé une saisie de 160 kg de cocaïne pure. Cette drogue était dissimulée dans un conteneur transportant du lait en poudre, importé de Nouvelle-Zélande par l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL)."Elle était en attente de livraison au port sec de Baraki, à Alger, après avoir subi toutes les formalités et contrôles douaniers". Les douanes algériennes sont à nouveau mises en cause avec cette prise. Un rapport terrifiant de Wikileaks l'affirmait dès 2009 dans le détail : le trafic en Algérie est gigantesque (*). Un rapport encore complaisant avec les dirigeants algériens, qui demeurent chouchoutés par les USA, qui ont des choses à lui vendre, ou à lui demander (l'autorisation de bâtir une base secrète d'écoute de tout le Maghreb), mais qui met l'accent sur les liens entre islamistes et le trafic de drogues dures : "les officiels algériens estiment que les branches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) opérant dans l'extrême sud de l'Algérie, près de la frontière avec le Mali et la Mauritanie exercent une influence notable sur la contrebande et travaille avec des organisations criminelles locales qui font de la contrebande et du trafic de drogues."
Revenu en Algérie, où il débute une ascension fulgurante dans le grand banditisme, après en quelque sorte avoir "fait ses classes" en France : "c’est entre 2003 et 2004 que Saïd serait rentré en Algérie, d’abord à Médéa, puis à Boufarik, où il faisait dans le commerce de véhicules avant de s’installer à Lavigerie. Un quartier où il fait connaissance avec la fille d’un inspecteur des impôts de Rouiba. Ses voisins, qui ont accepté de parler de lui sous le couvert de l’anonymat, disent ne pas être surpris de découvrir qu’il est impliqué dans une affaire de drogue. En fait, ils s’étonnent plutôt sur le fait que les autorités n’ont pas réagi à temps. Ils reviennent sur l’arrivée de Saïd à Mohammadia et sur ses relations avec certains responsables de l’administration locale. Saïd a débarqué, selon eux, en 2004, période où il a connu la fille d’un ex-inspecteur des impôts connu pour sa probité. « Il vendait et achetait des véhicules, avant de se lancer dans l’importation de fruits. » Mais il avait un argent fou à l’époque. Lorsqu’il s’est présenté au père de sa copine pour la demander en mariage, il a accusé un refus catégorique. L’ancien cadre des impôts sentait que les richesses de Saïd n’étaient pas claires. Mais le mariage a quand même eu lieu, et le père de la mariée a vendu sa maison et est parti ailleurs pour ne plus revenir. « La mère, qui est une femme au foyer, a quant à elle acheté une belle villa juste à côté de celle de sa fille. Le niveau de vie de la famille a subitement changé », raconte un des voisins". Le système est déjà en place : le nouveau caïd d'Oran est protégé. Comme le précédent !
Sans même en arriver là, un journaliste plus curieux que les autres s'est remémoré en effet à partir de cet événement une autre affaire, justement, similaire à cette imposante saisie : "Etrange, cette affaire ressemble à celle qu’a connue le port d’Alger en mai 2009, lorsqu’une quantité de 5 tonnes de cannabis, sur le point d’être exportée vers Marseille (France) avait été saisie par la Gendarmerie nationale au port sec de Rouiba, à Alger. Son propriétaire un certain Ahmed Yousfi Saïd, dit Saïd l’émigré, natif de Ouezra (Médéa) qui était en fuite au Maroc. Evadé d’une prison française en 2002 et condamné par contumace à 15 années de réclusion criminelle pour banditisme, Ahmed Yousfi était rentré en Algérie pour devenir, en six ans seulement, un des barons de la drogue. La découverte des 5 tonnes de cannabis a été rendue possible grâce à la vigilance d’un manutentionnaire du port sec de Rouiba qui, au moment des manœuvres, s’est rendu compte que les conteneurs pesaient très lourd alors qu’ils étaient censés être vides. La drogue était dissimulée dans les parois des conteneurs et a échappé au contrôle des services des Douanes et de police". Un sacré client que cet Ahmed Yousfi, en fait ! Notre baron de la drogue, Ahmed Zendjabil récemment refroidi, a en effet déjà un remplaçant, que les français connaissent très bien, justement. Son histoire est assez ahurissante. Au moment même où notre Escobar algérien commence à subir la concurrence directe du trafic colombien de la coke, bien plus rentable que celui de la résine de cannabis marocain, un petit truand se distinguait déjà en France, à Nantes notamment : "à Nantes, l'information a fait le tour de Bellevue, où il a vécu. Des policiers se souviennent aussi de lui. Il a bien occupé leurs services d'enquête sur des « casses bélier dans des commerces du centre-ville ou des affaires de shit ». Des personnes qui l'ont connu évoquent des affaires « mais plutôt des vols, recels, des escroqueries ».. Connu surtout par sa violence extrême tout d'abord : après plusieurs attaques béliers, donc, il finit sa carrière de petit truand de banieue par un braquage en règle dans une banque de Rézé. Avec ce vol a main armée et séquestration, qui échoue, notre jeune caïd vient de grimper un cran. Il est aussitôt arrêté et est écroué à la prison de Lorient-Ploemeur (dans le Morbihan), en attendant son procès. Mais il réussit à s'en échapper, dès le 6 septembre 2002 : ce jour-là deux détenus escaladent un mur d'enceinte, alors qu'un mirador a été neutralisé par une équipe à l'extérieur, qui a apporté des échelles. Une équipe dans laquelle Franck Couchellou, 32 ans, condamné à de 9 ans de prison (pour plusieurs vols aggravés cumulés) a tenu un rôle prépondérant : c'est lui qui attendait dehors les deux échappés, à savoir Salah Gemit et... Saïd Ahmed Yousfi. Coucheliou, arrêté en janvier 2003 à Cholet dans le Maine-et-Loire est lui-même depuis reparti en cavale : alors qu'il devait être jugé, il "s'est fait la belle au cours de sa promenade avec une certaine facilité. Une évasion à l'ancienne, avec des draps attachés et une pince coupante, comme on en voit au cinéma" avait raconté la presse (et le recours au final au même type d'échelle que précédemment !). Couchelou sera retrouvé en mars dernier en Espagne. En prison, où il purgeait une peine pour.... trafic de drogue ! Il avait été arrêté in extremis dans la salle d'attente de l'aéroport de Madrid-Barajas. Salah Gemit a certes été depuis repris, à Marseille, mais pas notre homme : Saïd Ahmed Yousfi a en effet qutté le territoire français juste après pour se réfugier dans son pays d'origine : l'Algérie (il est né en 1971 à Médéa ). En France, un avis de recherche inquiétant court toujours à son propos, intitulé ainsi : "Condamné par contumace en date du 17/05/2004 par la Cour d'Assises de Nantes à 15 ans de réclusion criminelle pour tentative de vol à main armée et séquestration. Evadé le 06/09/2002 du centre pénitentiaire de LORIENT-Ploemeur (Morbihan). Note importante : Cette personne est dangereuse et susceptible d'être armée". Ne tentez en aucune façon de l'interpeller vous même". Bigre ! Notre braqueur violent s'est en effet mué en caïd trafiquant de drogue, sur les traces d' Ahmed Zendjabil, qu'il va commencer à sérieusement concurrencer, tout en montrant extérieurement les mêmes signes ostentatoires de richesse, preuve que lui aussi bénéficie de soutiens "administratifs" importants : "sa petite société d’importation de fruits ne pouvait, en un temps aussi court, lui rapporter autant d’argent, généreusement dépensé dans les achats de cadeaux de mariage, de véhicules, d’appartements, de villas, de terrains, de bijoux, de mobiliers luxueux, mais aussi dans les travaux de remplacement du goudron de la chaussée qui entoure et mène vers sa somptueuse villa, par de la pierre noble. Peinte en vert clair et composée de trois étages et d’un hammam avec sauna, sa villa que les riverains appellent « el villa chabba » (la belle villa) surplombe la rue Ali Azzouz, où se trouve le foyer d’accueil des orphelins. Plusieurs caméras sont placées sur les façades pour contrôler les accès. La porte métallique est mise sous scellé, depuis plusieurs jours. Elle fait partie des nombreux biens mis sous scellés dans le cadre de l’affaire des 5 t de cannabis, découvertes dans des conteneurs au port sec de Rouiba, et qui devaient être expédiés en France. Natif de Ouezra, wilaya de Médéa, en 1971, Saïd vivait en France." Le nouveau roi de la drogue se faisant appeler sur place "Saïd l’émigré", pour rappeler son avis de recherche français, sans doute. Sa fulgurante ascension ne pouvant s'expliquer sans le soutien des autorités, comme au bon vieux temps de son prédécesseur juste décédé. Les faits se confirmant juste après. Alerté par ces amis haut placés, notre nouveau roi a bien entendu pris la poudre d'escampette avant même l'arrivée de la police algérienne, qui découvre avec "surprise" l'étendue de son empire : "La gendarmerie nationale a procédé à la saisine conservatoire de plusieurs villas, appartements, lots de terrain et une dizaine de véhicules haut de gamme, ajoute le commandant du groupement d’Alger de la Gendarmerie nationale. « Ces biens immobiliers sont mis à la disposition de la justice », explique-t-il. Les investigateurs de la Gendarmerie nationale soupçonnent que ces biens immobiliers ont été achetés avec de l’argent découlant de ce trafic de drogue. Ce qui s’agirait de blanchiment d’argent. « Ces biens se trouvent à Alger, Oran et Blida », lance le colonel Tayebi qui promet d’apporter tous les détails de cette affaire prochainement (à droite ici une des "plus belles villas deTlemcen", selon les dépliants touristiques). Comme rapporté dans l’une de nos précédentes éditions, l’un des accusés dans cette affaire possédait six villas à travers le territoire national, dont celle de Chiffa où 4 quintaux de résine de cannabis ont été découverts. Près de 50 milliards de centimes (475 105,43 euros) auraient été retrouvés dans cette villa dont le propriétaire aurait pris la fuite pour se réfugier au Maroc. C’est de ce pays, d’ailleurs, que cette quantité de stupéfiants est arrivée en Algérie et dissimulée dans ces trois containers pour être transportée, par la suite, vers l’Europe. Les containers dans lesquels était dissimulée cette drogue transportaient des fruits importés du Maroc vers l’Algérie, avant leur déchargement". On remarquera que les biens immobiliers du trafiquant empiétaient bien sur ceux détenus par le baron précédenrt, et au même endroit, notamment à Oran et Blida : il s'agissait bien de la relève... toujours autant protégé par la concussion et la prévarication, les deux sports nationaux algériens. Ce que relèvent des internautes algériens sur un forum dédié : "comment tu peux expliquer qu'un trafiquant notoire, évadé d'une prison française et recherché par interpol, ait pu passer des années en algérie sans qu'il soit inquiété ???????? Aidé par le Maroc (parrains ?) : faux document pour circuler …" Un axe de trafic de cannabis se profile bien à l'horizon... Le Maroc fournit, l'Algérie dispatche, l'Europe consomme. Avec toujours au milieu des douaniers et des militaires algériens... compatissants, disons, pour rester ploi. Ainsi pour cette énième arrivée de drogue par cargo, cette fois de cocaïne. Valeur sur le marché : une saisie portant sur " plus de 1 000 milliards de centimes (9, 5 millions d'euros)" selon la presse. "Enveloppé dans des sacs de un kg, puis dans du papier aluminium, cette drogue dure était dissimulée entre les boites de lait en poudre, devait faire savoir notre source. Sauf que cette dissimulation ne pouvait en aucun cas échapper au dispositif de fouille, encore moins au contrôle du scanner, quand on sait que l'Algérie est parmi les trois premiers pays au monde à s'être doté du tout dernier scanner de troisième génération, de marque allemande." Un scanner qui a bien dû voir la drogue, en réalité, tout le monde s'accorde à le dire. Mais un scanner dont l'opérateur n'a pas voulu voir la drogue disent d'autres... Les scanners algériens étant l'objet de bien étranges pannes... Un trafic qui remonte encore une fois, en effet, à des bakchichs versés au bon endroit :"selon les premiers éléments de l’enquête, la marchandise, en l’occurrence le lait, est passée par le couloir vert qui permet aux opérateurs – dans ce cas, l’ONIL – de bénéficier de toutes les facilités en matière de procédures douanières et d’éviter toute attente au port. Celles-ci n’excluent nullement le contrôle physique et documentaire douanier, d’autant plus qu’il s’agit d’un produit alimentaire de large consommation". Il faut dire que la traçabilité du cargo, à elle seule, laissait déjà entrevoir le trafic : "des sources affirment que les conteneurs ont été chargés en Nouvelle-Zélande il y a près d’un mois. Le navire s’est dirigé par la suite vers la côte latino-américaine où il est resté en rade durant une dizaine de jours durant lesquels, la cocaïne a été transbordée. De là, le bateau a pris la direction de la Méditerranée en traversant le détroit de Gibraltar. On soupçonne qu'il a fait escale en Espagne avant de rejoindre le port d’Alger. Des détours qui auraient donné du fil à retordre aux douaniers algériens qui le pistaient et qui ne s’attendaient certainement pas à ce qu’il accoste à Alger. Pourquoi s’est-il arrêté en Espagne ? Est-ce pour charger ou décharger la drogue ? Ce qui est certain, c’est que la cocaïne était dissimulée dans des sachets identiques à ceux contenant du lait en poudre."Le constat est simple à faire ; c'est une économie véritable de la drogue qui s'est mise en place, dans le pays, avec ses règles, dont celle du bakchich obligatoire aux généraux. "Cette affaire dont une partie des capitaux a alimenté les caisses de la grande contrebande est intimement liée au trafic du kif par une sorte de vases communicants qui permettent d'utiliser les mêmes réseaux financiers et sécuritaires. En Algérie, tous les gros trafics sont connectés entre eux. Ce sont les mêmes réseaux d'"hommes d'affaires" et de responsables sécuritaires qui dirigent ces activités criminelles. L'affaire Zendjabil, un gros trafiquant de kif mais aussi de cocaïne, est significative à cet égard. Des révélations sur les activités de ce "parrain" qui a été grillé par des réseaux concurrents, ont été livrées à la presse et un mandat international a été lancé contre lui. (...) La presse algérienne rapporta que Zendjabil dirigeait une organisation qui s'adonnait aux trafic de la drogue, du vol international de voitures de luxe, des armes, des faux papiers, des cigarettes américaines de contrebande et de l'importation frauduleuse de biens de consommation. Ce qui ne fut pas dit, c'est que ce jeune capo multiservices n'était qu'un second couteau et une courroie de transmission entre les vrais patrons de la pieuvre. Une organisation qui ferait rêver la mafia italienne, russe ou américaine, en ce sens qu'elle tient sous ses ordres, aussi exagéré cela puisse-t-il paraître, l'armée, les services de sécurité et la justice."
Les islamistes font-ils partie de ce jeu ? Sans aucune hésitation, précise le 27 mai 2006 Djamaledine Benchenouf, d'Algeria-Watch. "Le fait que le GSPC soit impliqué dans le trafic du kif, dans la contrebande en tout genre ainsi que dans l’évasion de devises étrangères vers des comptes à l'étranger, montre bien qu'il existe des passerelles et des connivences d'intérêt entre les islamistes armés et de nombreux barons du régime qui n'ont pas eu accès au partage des gros butins liés à la rente pétrolière et qui se servent où ils peuvent. Partout où il y a beaucoup d'argent. Leurs acolytes mieux nantis, placés aux plus hauts sommets de la décision politique et qui ont mis le pays en coupe réglée, ferment les yeux, malgré eux, sur ces pratiques par trop compromettantes pour un régime obnubilé par le syndrome de la patte blanche. Ainsi donc, pour des raisons évidentes d'équilibres des forces et de sauvegarde du pouvoir entre les mains de la junte, ceux qui prélèvent leur "part" dans les grosses commissions ou dans le partage non dit des monopoles d'importations de biens et d'équipements n'ont pas d'autres choix que de permettre aux responsables sécuritaires de tous les cercles concentriques du pouvoir de s'enrichir dans des activités mafieuses."
Pour la drogue comme pour toute autre activité économique, rien ne se fait sans l'aval des militaires... et surtout, donc, les généraux qui arrondissent ainsi leur solde. "Pays du bakchich roi qui bloque toute l'économie « Regardez ce paysage, c’est l’exemple type du mal algérien et de la mauvaise gouvernance », explique un industriel. De son bureau au dernier étage d’une des tours qui surplombent la baie d’Alger, la vue est magnifique. De loin, la Casbah étincelle de blancheur en dégringolant vers la mer. Au large, une trentaine de navires attendent pour entrer au port et décharger leurs conteneurs. Une attente de plusieurs jours qui coûte cher aux armateurs et aux consommateurs... « Le lobby des douaniers du port touche beaucoup d’argent sur les marchandises et bloque la construction d’un nouveau port. Cette situation dure depuis des années », affirme l’industriel. La situation devrait s’améliorer prochainement : Dubai Ports, une entreprise des Emirats, a remporté le contrat pour agrandir la zone des porte-conteneurs. Un pis-aller, car la rade d’Alger est trop petite. Un autre projet existe dans les tiroirs du plus grand groupe industriel privé du pays, Cevital, qui possède aussi le quotidien Liberté . Son fondateur, Issab Rebrab, originaire de Kabylie, projette de construire un port en eaux profondes à une trentaine de kilomètres à l’est de la capitale. Un projet pharaonique de 25 milliards de dollars qui prévoit aussi une nouvelle ville industrielle sur la côte. De quoi abriter 100 000 personnes qui travailleraient dans la sidérurgie, une usine d’aluminium... L’idée fait hurler les défenseurs de l’environnement. "Etrange Algérie, ce pays trop réglementé et pas assez gouverné." L'ancien responsable de la sécurité algérienne Hocine Ouguenoune témoigne dans "90 minutes". Selon lui, je cite "il est impossible de prendre un marché si on ne paye pas un général ou en quelque sorte si on n'achète pas la protection d'un général". Impliquer formellement un général dans une affaire c'est assurer la réuissite de cette affaire". C'est une économie entière qui se retrouve bloquée par ces principes.... féodaux. C'est pourquoi par exemple aussi on choisira d'importer de l'étranger des denrées, plutôt que de chercher à les fabriquer sur place explique l'excelent reportage : le pourboire à l'entrée étant bien plus conséquent que la dîme locale prélevée. Résultat, en Algérie... tout est cher !!! Le pays est miné par l'enrichissement de quelques uns !
Cet argent détourné atterrissant dans des banques en Suisse, comme l'affirment des militaires dissidents du "Mouvement Algérien des Officiers Libres" : "Ces banques buandières traitent avec les généraux algériens avec une amabilité et une courtoisie déconcertante en fermant les yeux devant l'afflux de sommes d'argent faramineuses et de biens malhonnêtement acquis. Elles encouragent ainsi et de manière directe le recèle des biens du peuple algérien. L'histoire se répète et les responsables des banques mises en cause ferment les yeux encore une fois sur la spoliation du peuple algérien par des généraux véreux qui ont mis le pays à feu et à sang dans le seul et unique but de s'enrichir. Agissant en toute impunité derrière leur écran de fumée et de sang, les généraux assassins n'ont à aucun moment mesuré la portée de leurs machinations et n'ont jamais pris en compte le devenir de l'Etat algérien et le sort de son peuple meurtri". Les opposants citant les généraux Larbi Belkheir -ici à gauche-(avec 1 220 000 dollars déposés en 1998 à Genève au Crédit Lyonnais, nota : il est décédé depuis le 29 janvier 2010) (****), Mohamed Touati, disposant de 8 millions de dollars à Monaco, Mohamed Mediene, à l'UBP de Genève pour 62 millions de dollars (il aurait reçu de la firme Daewoo deux millions de dollars pour s'établir en Algérie), ou Smain Lamari, au Crédit Suisse en Private Banking pour un montant de 45 millions de dollars (détournés lors de la passation de contrats d'armement avec l'Afrique du sud). Le montant total étant faramineux :"selon les révélations de la chaîne de télévision suisse germanophone « Arena », les avoirs financiers des dirigeants Algériens en suisse dépassent les 700 millions d’eurosc (907 millions de francs suisses)". La comparaison avec d'autres étant tout autant intéressante : "aujourd’hui, Mouammar Kadhafi ne disposerait, selon la chaîne « Arena », que de 633 millions d’euros dans ses comptes secrets en Suisse. Dans ce contexte, c’est le régime syrien qui se retrouve en tête du peloton car il possède les plus importants avoirs financiers en suisse. En effet, plus d’un 1,4 milliard euros reviennent au clan Assad qui dirige d’une main de fer la Syrie depuis 40 ans."
Le favoritisme et la complaisance demeurent en effet rois dans le pays, comme l'a fait remarqué Wikileaks dans un télex de 2008, évoquant la région choyée de Tlemcen celle d'où provient... le président Bouteflilka. Une région où l'on trouve des ânes.... téléguidés: "La frontière est poreuse et difficile à surveiller par les patrouilles. » Un autre responsable, dont la fonction n’a pas été révélée, a déclaré, concernant la contrebande dans cette région : « Nous avons souvent fermé les yeux sur la contrebande des oranges. » Une contrebande qui se pratique à dos d’âne sans cavalier. Les ânes sont maintenant souvent équipés d’un lecteur de cassettes et d’écouteurs… S’ils sont surpris par la police des frontières, les ânes sont simplement libérés, tandis que les contrebandiers sortent indemnes. En revanche, le trafic de cannabis est très rentable pour les humains" ajoute Wikileaks, qui révélait une bien étrange présence et un ratage économique patent avec à la base une... personnalité bien connue :"évoquant les plantations viticoles, le rapport rappelle : « l’acteur français Gérard Depardieu a récemment essayé de créer une coopérative dans la région de Tlemcen parmi les viticulteurs privés. Le projet, en dépit de la production de certains vins excellents, a échoué et nos interlocuteurs de l’ONCV ont apparu heureux de cette disparition". Selon la presse, ce sont "ses liens avec le golden boy, Abdelmoumen Khelifa" qui auraient fait tout capoter. L'homme, fils de l'ancien ministre Laroussi Khalifa (le fondateur des services secrets algériens, ancien ministre de l'Industrie et de l'Energie, et ancien président d'Air Algérie !), avait été condamné à la perpétuité en Algérie pour la faillite de son groupe Khalifa (qui possédait même une compagnie aérienne * !). Le groupe (**) monté bien trop artificiellement était retombé très vite à la suite d'opérations frauduleuses, et en février 2003, trois des collaborateurs avaient été à l'aéroport d'Alger, les valises pleines de 2 000 000 d'euros en liquide. En France, le parquet de Nanterre avait ouvert à la fin de la même année une information judiciaire pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée ». Le maillot de l'OM, portant son logo, et comme vedette du sponsor... Gérard Depardieu.L'Obélix du cinéma reconnaît aujourd'hui avoir accepté de l'argent de sa part une seule fois. C'était lors de sa venue en février 2002 à Alger pour assister au match de football entre l'équipe d'Algérie et l'Olympique de Marseille. « Dans l'avion, j'ai trouvé une enveloppe à mon nom sur une des tablettes. Il y avait 2 000 000 centimes en espèces (20 000 euros). J'ai considéré que la façon dont cette enveloppe m'était remise était une façon élégante de me dédommager. C'était plutôt une surprise agréable. J'étais ravi car je n'avais rien demandé. Hormis la quinzaine d'utilisations du jet privé de Rafik Khalifa, Gérard Depardieu affirme ne plus jamais avoir touché d'argent par la suite." La jet-set a été attirée en Algérie, par Abdelmoumen Khelifa, et son goût immodéré pour l'usage de la cocaïne ne doit pas y être pour rien. Dans le reportage de 90 minutes sur notre golden boy, le doute plane sur l'origine de sa fortune : on y évoque sans détours une aide directe de l'Etat, qui aurait dû puiser dans des fonds d'origine suspecte : on pense immédiatement à du blanchiment d'argent.
L'ascension rapide (saluée ici en France par la presse) et la chute encore plus rapide de l'empire Khalifa est fort représentatif de ce qui s'est passé en Algérie ces dernières années, avec un pouvoir algérien pressé de redorer son blason en se fabriquant une image propre : ce sera un échec total. La chute de l'empire Khalifa (***) est en ce sens emblématique. Porté aux nues par le pouvoir, notre homme se retrouve aujourd'hui emprisonné à vie dans une geôle d'Alger (et nul ne sait s'il est encore vivant). Aurait-il été tenté lui-même de se prendre une trop grande part de gâteau, se mettant à dos ceux qui l'avaient placé en orbite ? "À Alger, si le gouvernement peut crier victoire, le feuilleton est loin d'être terminé. À la fin des années 1990, l'empire Khalifa, érigé autour d'une banque et d'une compagnie aérienne, était présenté comme la nouvelle vitrine du régime, qui sortait d'une décennie de guerre civile pour s'ouvrir à l'économie de marché. Parrainé par de puissants protecteurs, le jeune pharmacien devient très vite un flamboyant milliardaire dont les soirées cannoises attirent la jet-set française. Plus discrets, ministres et hauts magistrats algériens font antichambre pour quémander quelque privilège. Notamment des « prêts » bancaires souvent concédés en espèces et jamais remboursés, et des cartes d'abonnement gratuites sur les lignes internationales de Khalifa Airways pour leurs familles", indiquait le Figaro, qui expliquait pourquoi l'Algérie voulait tant le faire extrader : pour ne pas qu'il parle de ses amitiés passées et de ses liens évidents avec le pouvoir et le DRS : "son procès, tenu début 2007 à Blida, s'est terminé sur un goût d'inachevé. Seuls les seconds couteaux ont été condamnés à de lourdes peines de prison, même si les débats ont révélé des complicités au plus haut niveau de l'État. De sa prison londonienne, Rafik Khalifa détient, semble-t-il, des preuves de corruption qui font trembler nombre de personnalités qui lui mangeaient dans la main. Pour le pouvoir algérien, éclaboussé par de nouveaux scandales de corruption, il est plus urgent de récupérer Rafik Khalifa pour désamorcer la bombe, que de rendre justice"... Mieux valait le rapatrier, grâce à un gouvernement anglais complaisant, et le faire taire au plus vite, laissant Depardieu se trouver d'autres protecteurs fortunés dans un autre pays où la mafia a pignon sur rue, et vient skier tous les hivers en France, à Courchevel. En France, on distribue même parfois à l'occasion quelques colifichets à ces oligarques, histoire d'entretenir l'amitié (bizarre, on y retrouve à nouveau Marek Halter !). Des russes riches très "jet-set", disons : "le 9 janvier 2007, le milliardaire avait été interpellé dans un palace de Courchevel, avec sept jeunes femmes ainsi que des hommes d'affaires russes, et ceci dans le cadre d'une enquête sur un réseau de prostitution. Une information judicaire pour proxénétisme aggravé avait été ouverte à son encontre mais fin septembre 2009, le parquet de Lyon avait prononcé un non lieu, suite notamment à des pressions du parquet de Moscou". Comme quoi il n'y a pas qu'en Algérie que les relations font capoter des enquêtes.
Le pays est en effet rongé jusqu'à la moëlle par la corruption, qui remonte au plus haut, comme on s'en doute. "Le 16 décembre 2010, dévoilé hier soir par le quotidien espagnol El Pais, et qui a curieusement été « ignoré » en Algérie. Tout est parti d’une confidence, le 25 Janvier 2008, de Bernard Bajolet, ambassadeur de la France en Algérie (2006-2008), à son homologue et ami des USA, Robert Ford, avec lequel il est très lié depuis une expérience commune à Bagdad. « La corruption a atteint le sommet le plus haut, en Algérie, et va jusqu'aux frères de Bouteflika. Elle touche désormais de nouveaux pics jamais atteints dans la hiérarchie du pouvoir et interfère avec le développement économique qu’elle menace désormais". Ford et Bajolet ont évoqué la publication, dans le journal El Khabar, en septembre 2007, d'un article sur le scandale Khalifa dans lequel étaient impliqué deux (Said et Abdelghani) des trois frères de Buteflika et ont conclu que cette parution n’aurait pu se faire « sans la promesse de protection (...) du service d'intelligence algérien ". Si les deux frères sont « authentiques rapaces », les ambassades à Alger ne croient pas, par contre, que le président est " spécialement corrompu". Un phénomène qui n'a fait que s'accentuer ces derniers mois, les divers printemps arabes ayant semble-t-il donné des sueurs froides aux généraux algériens au point de les faire tous se précipiter devant leurs coffres-forts suisses : "dans son édition du lundi 5 septembre 2011, le quotidien arabophone » Elkhabar » annonce que 2 000 milliards de dinars (19 millions d'euros) ont été convertis en devises et transféré ces derniers mois à l’étranger par les dirigeants algériens et leur clientèle. Le quotidien indique que ces transferts massifs sont le signe de la peur qui s’est emparé du régime algérien et de ceux qui le soutiennent." Une peur qui lui fait prendre les mêmes vieux réflexes de manipuler des extrémistes, pour mieux les massacrer en tirant dans le tas pour se refaire une virginité vis à vis de ceux qu'elle a maintenu comme repoussoir à bout de bras. Quelques marionnettes datant du GIA suffisent pour cela, dont Mokhtar Belmokthar, déguisé en Ben Laden du pauvre, est l'un des plus beaux fleurons.
Le réquisitoire final serait fait par Habib Souaïdia, auteur de La Sale Guerre, le 5 mars 2011. Il sera terrible : "Il y a trois sortes de généraux dans le monde arabe, selon leur place dans l’appareil de pouvoir. Il y a la version des régimes de Ben Ali ou Moubarak, qui n’ont jamais eu affaire à une révolte de grande ampleur de la rue : pris de panique, ils ont multiplié les discours pour tenter de calmer le peuple et de négocier, avant de vouloir faire sortir l’armée dans la rue pour faire peur – mais ses chefs sont restés en retrait. Et il y a la version Nezzar ou Kadhafi, ceux qui ne parlent pas, mais qui tirent sur la foule à balles réelles quand elle les menace. Vous incarnez sans doute la troisième catégorie, variante perverse de la précédente : après avoir usé de la pire violence, avec votre coup d’État de 1992 et le « fleuve de sang » qui a suivi, vous avez instauré la manipulation et le mensonge pour « gérer le peuple ».Pour tenter de mater le peuple qui bouge, le peuple qui vibre, le peuple qui se révolte, le peuple qui hurle son besoin de démocratie, vous avez organisé le simulacre d’une opposition entre des partis clonés et un président cloné". Un réquisitoire qui est aussi le constat d'une algérie complètement bloquée : "Depuis votre coup d’État de 1992, on ne voit plus le bout du tunnel. Chaque jour apporte son lot de désolations. Rien n’a changé. Pire, on assiste dix-neuf ans plus tard à un reformatage de la vie politique pour remettre en selle des barons qui ont violé l’intimité de ce pays à la place d’un autre déclinant. Mais tenter un ravalement de façade avec un Mouloud Hamrouche (ici à gauche), un Saïd Sadi ou un autre, par des manœuvres déjà mille fois vues pendant les années noires ne changera rien à l’aspiration du peuple au changement radical de la République."
Car ce qui revient, c'est bien l'implication directe de ces militaires dans les terribles exactions des annés 90 poursuit Souaïdia : "tous ces généraux ont été et sont toujours les acteurs d’une gigantesque entreprise de prise en otage d’un peuple entier. Avec demandes de rançons, chantage et détresse de dizaines de milliers de familles. De 1992 à 1999, ils ont conduit une « sale guerre » ciblant de manière délibérée des civils désarmés dans les zones sensibles, qui a fait 200 000 morts. Et en 2000 encore, ils ont lancé la terrible opération « Saïf El-Hadjaj » (« L’épée de El-Hadjaj »), dont le nom est le symbole même de la mort et de la terreur pour tous les musulmans. Avec vos pairs, vous avez ainsi mis en œuvre les principes de la « guerre psychologique » tels qu’ils ont déjà été appliqués pendant la guerre de libération par l’armée coloniale française, ou au Viêt-nam et en Amérique du Sud par les militaires américains et leurs alliés. Des méthodes qui incluent le bouclage physique des villes et des villages, la prise en otage de civils, les exécutions extrajudiciaires, l’enlèvement et la torture de toute personne soupçonnée d’appartenir à un groupe d’opposition". Une violence qui fait craindre à ces généraux un retour de manivelle en cas de soulèvement démocratique : ils ont peur, désormais, de la contagion des printemps arabes, qui leur a fait rapatrier leur argent en Suisse de manière accélérée dès 2010. "D’où la fameuse question qui vous taraude aujourd’hui, avec vos complices : « Si nous lâchons le pouvoir, nous serons jugés pour crimes contre l’humanité ou crimes de guerre. » Vos généraux ont donc en permanence à l’esprit un kit de survie psychologique, et ils font tout pour respecter le pacte criminel qui les unit." On n'a pas fini, hélas, de voir des militaires algériens tirer dans le tas en clamant partout t poursuivent des terroristes islamistes qu'ils ont eux-même lâché jadis dans la nature....
Il nous rester à compléter cette étude par le pays voisin, le Maroc, fournisseur, comme on vient de le voir, de haschich ou de résine de cannabis... nous le verrons bientôt, je pense. C'est pratiquement pire encore, comme situation !
(*) le document de Wikileaks :
Wikileaks : Wed, 2 Dec 2009 11:54 UTC
CONFIDENTIAL
DE RUEHAS #1071/01 3361154 ZNR UUUUU ZZH P 021154Z DEC 09 FM AMEMBASSY ALGIERS TO RUEHC/SECSTATE WASHDC PRIORITY 8182 INFO RUCNMGH/MAGHREB COLLECTIVE
Hide header UNCLAS ALGIERS 001071 SENSITIVE SIPDIS E.O. 12958 : N/A TAGS : AG [Algeria], PGOV [Internal Governmental Affairs], PINS [National Security], SNAR [Narcotics] SUBJECT : DRUG TRAFFICKING IN ALGERIA REF : SECSTATE 105731 This message is sensitive but unclassified. Please handle accordingly. Summary1. (U) L'Algérie sert de point de transit pour le trafic de drogue, tant pour le cannabis et la résine de cannabis en provenance Maroc, et de plus en plus pour l'Amérique du Sud comme origine de la cocaïne et de l'héroïne, que l'Algérie transite vers l'Europe. L'Algérie a de longues frontières reculées et difficiles à sécuriser qui facilitent le commerce de la drogue et de la capacité des terroristes en Algérie à en bénéficier. Fin du résumé.
Itinéraires de contrebande
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2. (SBU) La majorité des victimes du trafic de drogues à travers l'Algérie se compose de cannabis et de résine de cannabis qui entre par Maroc et quitte le pays à partir des villes côtières du Nord, souvent dans des embarcations privées. Une partie est consommée en Algérie, et il ya une certaine culture du cannabis ici aussi. Auparavant, ces stupéfiants passaient directement du Maroc à l'Espagne, et de là, vers d'autres pays européens. En réponse à des mesures du gouvernement espagnol ces trois ou quatre dernières années pour endiguer le flot du Maroc, les trafiquants tentent de réacheminer leurs drogues à travers l'Algérie. La plupart des saisies de cannabis et de résine de cannabis ont lieu dans la wilaya de Bechar, le long de la frontière ouest de l'Algérie et le Maroc.
3. (SBU) Il y a eu une croissance récente et rapide des drogues dures d'origine sus américaines qui entrent par l'Afrique de l'Ouest, puis vers l'Algérie pour transiter versl'Europe. La cocaïne et l'héroïne en provenance de Colombie, de Bolivie, du Brésil sont transportées vers la Mauritanie, le Sénégal ou le Burkina Faso en jet privé, puis clandestinement en Algérie, parfois via le Mali. La cocaïne ou le cannabis sont parfois aussi transportés par les migrants illégaux entrant en Algérie du sud et en cherchant à financer leurs voyages vers le nord.
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4. (SBU) Le trafic de drogue est commun le long du désert du sud aux frontières du Sahara algérien, où les services de sécurité ont de la difficulté à surveiller la frontière longue et poreuse. Le trafic illicite de drogues dures le long de cette route du sud porte sur des montants beaucoup plus importants d'argent que le commerce du cannabis dans le nord du pays. Les villes algériennes et les ports de Bechar, Oran, Alger, Bejaia, Sétif, Annaba sont les plaques tournantes pour les trafiquants de drogue. Ces drogues sont alors transportées par bateau à grande vitesse vers les pays européens méridionaux comme la France, l'Espagne, l'Italie, Malte ou par voie terrestre ou maritime à d'autres États arabes le long de la Méditerranée comme la Tunisie, la Libye, l'Egypte ou au Liban.
Les liens avec le terrorisme
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4. Le trafic de drogue (SBU) en Algérie fait partie du plus grand phénomène de contrebande transfrontalière et l'anarchie générale dans certaines régions de l'extrême sud et l'ouest de l'Algérie. L'Ambassade algérienne pense que les stupéfiants sont une petite partie de la gamme de marchandises de contrebande dans le sud qui incluent des véhicules, cigarettes, d'armes et de munitions, le carburant, et les gens.
5. (SBU) Les officiels algériens estiment que les branches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) opérant dans l'extrême sud de l'Algérie, près de la frontière avec le Mali et la Mauritanie exercent une influence notable sur la contrebande et travaille avec des organisations criminelles locales qui font de la contrebande et du trafic de drogues. Les Algériens responsables de l'application des lois disent que les stupéfiants financent les activités terroristes et les achats d'armes et que les terroristes ont également blanchissent le produit de la drogue de contrebande. Toutefois, ces fonctionnaires ne donne pas d'exemples des profits de la drogue qui financent des organisations terroristes ou ces activités. Ils disent que les chefs terroristes utilisent des drogues dures pour faciliter l'endoctrinement religieux et souvent de les distribuer au recrues, parfois à leur insu, pour les persuader de mener des attaques violentes.
La corruption de bas niveau
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6. (SBU) Il y a des rapports périodiques de bas niveau liés à la drogue sur la corruption impliquant des policiers, des militaires et des agents des douanes. Actuellement, il n'existe aucune preuve directe de la participation à un haut niveau de sécurité ou des responsables de l'exécutif / judiciaire dans le le trafic de drogue.
Les efforts du gouvernement pour enrayer le commerce des drogues
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7. (SBU) Le gouvernement algérien a une conscience aiguë de la menace de la criminalité transfrontalière sous toutes ses formes, qui a augmenté Les forces de sécurité consacrée au problème et a les unités de police spécialisées, ont connu une augmentation constante des poursuites pénales et des enquêtes liées à la drogue lors des deux dernières années. La plus grande agence de lutte contre les stupéfiants est l'Office national de lutte contre la drogue et Dépendance, au sein du ministère de la Justice. Le gouvernement a fourni de nouveaux équipements et une formation, en particulier à la gendarmerie nationale, aux douanes et aux gardes frontière. Des représentants du gouvernement algérien ont participé à des formation à la drogue dans les pays européens comme l'Allemagne et la France, et ont à leur tour, formé des organisations civiles algériennes sur la façon de construire projets nationaux pour traiter des problèmes de drogue.
8. (U) Le Bureau de la Coopération internationale, au sein de l'Office National de Lutte contre la drogue et la toxicomanie, collecte et analyse les informations, coordonne la lutte publique et privée contre la drogue, effectue des rapports à des niveaux supérieurs du gouvernement algérien, et représente l'Algérie à l'international sur les drogues. L'Algérie également est membre de Med Net, un réseau des pays méditerranéens créé en 2006 pour lutter contre la traite des drogues dans le région.
Installations de traitement des drogues
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9. (U) La consommation de drogues en Algérie n'est pas d'un niveau qui affecte de larges secteurs de la santé publique. Cependant, le gouvernement a mis en place deux centres de traitement de la toxicomanie à Blida et Oran avec 30 chambres chacun, qui comprennent des structures d'hospitalisation et des programmes de traitement de trois semaines. Au cours des neuf dernières années, les installations ont traité environ 25.000 patients. Le gouvernement envisage de créer 15 nouveaux centres de structures d'hospitalisation à travers le pays. En 2010, on prévoit d'ouvrir 53 installations ambulatoires, avec au moins un centre dans chacune des 48 wilayas, dont le financement a déjà été attribué. Plus de 150 médecins ont reçu une formation sur le traitement de drogue.
(**) Liste des avions de Khalifa ;
(***) Sur Khalifa l'excellent reportage télévisé de 2009 de JB Rivoire pour Canal (90 minutes) qui montre que Catherine Deneuve s'est retrouvé embarquée dans un dîner avec ... Bouteflika, qu'elle dénoncera dès son retour. Que venait faire sur place Marek Alter avec Obélix étant un autre problème... le soutien à un Karl Zero en difficulté financière étant un autre aspect... intéressant, dirons-nous. L'attaque en piqué contre Noël Mamère est un des hauts faits de Khalifa, qui se retrouvera aussi sec avec une mise en demeure du CSA. C'est bien de la politique dont il s'agît,et non d'information.
1) http://www.youtube.com/watch?v=j7pWKBdMnoI
2) http://www.youtube.com/watch?v=ZwcMKHYqQ8Y`
3) http://www.dailymotion.com/video/xasywo_khalifa-l-etrange-milliardaire-alge_news#.UQRN-o6v2rM
4) http://www.tagtele.com/videos/voir/82563
(****) Le nom de Larbi Belkheir refait souvent surface quand on évoque l’assassinat du président Mohammed Boudiaf, le 29 juin 1992, alors même qu’il faisait partie de ceux qui l’ont porté au pouvoir. En 2001, Bensaïd Ahmed Lakhdar, alors secrétaire général de la Coordination nationale des enfants de Chouhada (martyrs), l’accuse ouvertement d’ « être derrière » l’ assassinat du président Boudiaf dans les colonnes de la presse.
Et c’est grâce à son « parrainage » que Abdelaziz Bouteflika, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Boumediene, revient aux affaires en 1999. Elu président, Bouteflika le nomme chef de cabinet. Mais en 2005 celui-ci, méfiant, l’envoie à Rabat pour occuper des fonctions d’ambassadeur. Eloigné de la présidence, Belkheir perd peu à peu de son influence tandis que sa santé se dégrade. Il meurt, après avoir bataillé contre la maladie, en emportant ses secrets avec lui.
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