Pays-Bas : accord de coalition pour former un gouvernement au terme de neuf mois de discussions
Quatre partis politiques néerlandais sont parvenus à un accord, lundi 13 décembre, qui devrait permettre au premier ministre, Mark Rutte, de former son quatrième gouvernement, près de neuf mois après les élections législatives aux Pays-Bas.
Ce texte d’accord entre le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, centre droit), la formation de M. Rutte, le Parti des réformateurs (D66, centre gauche), l’Appel chrétien-démocrate (CDA, centre droit) et l’Union chrétienne (CU, conservateurs) sera présenté à leurs groupes parlementaires respectifs mardi, puis il sera débattu au Parlement mercredi.
« Le texte a été accepté », a déclaré un porte-parole de Johan Remkes (VVD) et Wouter Koolmees (D66), qui supervisaient les négociations, cité par l’agence de presse ANP. Les chaînes de télévision NOS et RTL ont également annoncé l’accord.
Les négociations, entamées après les élections législatives à la mi-mars, auront duré deux cent soixante et onze jours, un nouveau record pour les Pays-Bas après deux cent vingt-cinq jours sans gouvernement en 2017, mais encore loin du record belge de cinq cent quarante et un jours sans gouvernement en exercice.
« C’est un bon accord », a déclaré M. Rutte aux journalistes à la sortie des discussions, tout en refusant de donner plus de détails.
M. Rutte, premier ministre depuis octobre 2010, est démissionnaire depuis janvier à cause d’un scandale lié aux allocations familiales, mais il continue de gérer les affaires courantes. Il n’a pas été désavoué par les électeurs au scrutin de mars, remporté haut la main par son parti, malgré une année notamment marquée par une motion de défiance à laquelle il a survécu de justesse. Cette capacité à sortir indemne des crises politiques lui a d’ailleurs valu le surnom de « Teflon ».
Avec ce quatrième mandat, M. Rutte deviendra l’un des dirigeants d’Europe au pouvoir depuis le plus longtemps, après le Hongrois Viktor Orban, qui a pris ses fonctions en mai 2010, mais restera toutefois loin des seize ans d’Angela Merkel à la tête de l’Allemagne.
Formation du gouvernement en janvier
Les Pays-Bas, confrontés à une nouvelle vague épidémique qui a entraîné d’impopulaires mesures de restriction, devront toutefois attendre le mois de janvier pour connaître leur nouveau gouvernement, le temps que la coalition se répartisse les ministères.
Parmi les annonces politiques attendues, la future coalition devrait annoncer une extension de la garde d’enfants gratuite, des milliards d’euros d’investissements pour lutter contre le changement climatique, le manque de logements et la recherche sur l’énergie nucléaire ainsi que la mise en place de péages routiers, selon NOS.
Sigrid Kaag, la dirigeante du parti D66 (arrivé deuxième aux élections), devrait hériter du ministère des affaires étrangères, d’après les médias. Elle a qualifié le nouvel accord d’« agréable et équilibré ». Nommée à cette fonction en mai, elle avait démissionné en septembre après avoir été critiquée par le Parlement pour la gestion chaotique de l’évacuation d’Afghanistan, et pour ne pas avoir perçu des signes d’une prise de contrôle imminente de ce pays par les talibans.
L’actuel ministre de la santé, Hugo de Jonge, le visage public de la lutte contre le Covid-19 aux Pays-Bas, ne devrait en revanche pas être reconduit, et son point de presse de mardi aux côtés de M. Rutte devrait être son dernier à ce poste. Le pays a été secoué cette année par de violentes émeutes en réaction aux mesures sanitaires prises par le gouvernement pour freiner la flambée du nombre de cas de Covid-19.
Le Monde avec AFP et Reuters
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