Squid game : un jeu malsain - ZDNet
Si vous êtes abonné à Netflix ou que vous êtes sur Twitter, vous avez forcément entendu parler de Squid game. Dans l’hypothèse où vous seriez passé à côté, revenons sur ce phénomène. Cette chronique révèle des éléments de l’intrigue.
publicitéUne histoire déjà vue
Les amateurs de films d’horreur verront d’énormes ressemblances avec Escape Game, au point que l’on se demande quelles sont la part de véritable création et la part de plagiat. On constate également des similitudes avec 31 de Rob Zombie. Quand on est connaisseur en film d’horreur, il y a deux options devant Squid game : on se prend au jeu et on va jusqu’au bout ou on abandonne en cours de route.
Enfermer des gens, pour leur faire faire des choses pour éviter de se faire tuer, n’est pas vraiment une nouveauté dans le cinéma d’horreur. Plus récemment, The Dare reprenait cette trame : des personnes enfermées dans une pièce, sans qu’elles sachent pourquoi, devant exécuter des actions pour rester en vie.
La seule nuance était la motivation des tortionnaires et parfois des victimes. Dans Squid game, les joueurs ont une motivation assez simple : rester en vie pour toucher l’argent des autres joueurs. Comme dans Highlander, à la fin, il n’en reste qu’un et on sait dès les premières minutes de la série qui sera le vainqueur. On continue à faire défiler les épisodes pour le cheminement et l’intrigue. On a le pourquoi, on a la fin, on veut connaître le comment.
Disparition physique et numérique
Après une rencontre avec un curieux personnage, tous les joueurs sont plus ou moins kidnappés et enfermés dans un lieu tenu secret. Pour les surveiller, des gardiens anonymes, cachés derrière un masque, sont eux-mêmes plus ou moins retenus captifs, sans moyen de communication avec l’extérieur. Si on peut entendre que les gardiens peuvent préparer une période d’absence plus ou moins longue, qu’en est-il des prisonniers ?
C’est l’un des points curieux de la série : 456 personnes disparaissent. Dans le lot, il y a des marginaux et des « inexistants administratifs », dont la disparition peut ne pas inquiéter. Mais dans les 456 joueurs, il y a des couples, des personnes qui ont charge de famille, des salariés, etc. Y compris des personnes recherchées par la police et la mafia. Miraculeusement, personne ne s’interroge. Les téléphones ne répondent plus, les personnes n’envoient plus de messages sur les réseaux sociaux, n’utilisent plus leur email, leur smartphone, leur TV connectée et cela n’inquiète personne.
Après tout, il s’agit d’une fiction donc on peut se dire qu’il est tout à fait normal de voir presque 500 personnes — comptant les gardiens — se volatiliser, pour certains définitivement. Cela reste très paradoxal dans une société hyperconnectée, encore plus dans un pays réputé pour sa high-tech.
Malaise grandissant
Jusqu’au cinquième épisode, on se prend au jeu. On se demande comment le héros va s’en sortir. On note au passage que les protagonistes ne sont pas attachants à l’exception d’Ali, qu’on a envie de sauver. Les autres sont exaspérants et on est presque soulagé quand ils sont enfin éliminés du jeu. Pour certains, on pousse clairement un « ouf » sonore.
D’où vient le malaise si on est pressé d’achever les personnages ? Des choix qu’ils font. S’ils sont purement simplement kidnappés pendant une partie du jeu, suite à un vote, ils sont remis en liberté. L’appât du gain les fait revenir volontairement dans ce jeu macabre. Certes, la somme est importante et dans certains cas, on peut comprendre.
Pour autant, en dehors de la réfugiée nord-coréenne qui veut faire venir sa mère et d’Ali, on ne comprend pas. À quel moment se dit-on que l’on va risquer sa vie, en prendre d’autres, juste pour de l’argent ? D’ailleurs, le dernier épisode pourrait être une transposition modernisée de Crime et Châtiment de Dostoïevski. Voilà une personne qui voulait de l’argent, qui a tout fait pour l’obtenir, mais qui le vit quand même très mal. Il a littéralement la clef pour résoudre ses problèmes, se construire une nouvelle vie confortable et même se payer des séances chez le psy. Il préfère quand même rester au même stade qu’avant son épreuve.
C’est en cela qu’on termine la série avec un malaise : le héros a fait tout cela pour rien. Le jeu va continuer, les autres sont morts pour rien et lui est accro aux emmerdes.
Squid game est disponible sur Netflix.
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