Le Cac 40 s'offre un rebond et, pour une fois, sans l'aide de Wall Street
Faut-il y voir une inversion de tendance ou une pause dans la baisse ? Au lendemain d’une chute de près de 4%, la plus importante depuis l’apparition du variant Omicron fin novembre, la Bourse de Paris a repris ses esprits, son indice phare, le Cac 40, ayant regagné 0,74%, à 6.837,96 points. Son rebond a toutefois failli être mis à mal dans l'après-midi, peu après l'ouverture de Wall Street. Les grands américains sont d'ailleurs en baisse à l'heure où Paris ferme ses portes. Le Nasdaq Composite, qui regroupe les grands noms de la technologie, abandonne plus de 2%, après une hausse de 0,63% lundi.
Malgré le rebond de Paris, les risques sont toujours présents, selon les observateurs. Le premier d’entre eux est géopolitique. Et se joue aux frontières de l’Europe. Ce mardi, il semblerait que le situation puisse dégénérer à tout moment entre Kiev et Moscou. Les forces armées russes ont lancé une nouvelle série de manœuvres dans le sud du pays, à proximité de l’Ukraine, et en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014. En cas d’attaque, les Occidentaux ont promis des sanctions sans précédent contre Moscou...
J-1 avant le verdict de la Fed
A ces inquiétudes s’ajoutent celles sur la stratégie de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les membres de son comité sont réunis depuis ce mardi, pour deux jours, afin de déterminer l’orientation à donner à la politique monétaire. S’il ne fait aucun doute que le loyer de l’argent va augmenter, plusieurs questions restent en suspens, comme la date du premier relèvement des taux directeurs, son ampleur et le nombre de hausses prévues en 2022. Pour l’heure, les investisseurs parient dans leur majorité sur une remontée du loyer de l’argent de 25 points de base au mois de mars, mais, certains, moins optimistes estiment qu’il existe un risque, certes limité, que la Fed procède à une hausse des taux surprise dès demain. Pour la suite, le scénario des économistes est celui de trois à quatre hausses supplémentaires de taux d’ici le mois de décembre et un début plus précoce et plus rapide du resserrement quantitatif, qui pourrait commencer en juin ou en septembre.De l’avis général, il ressort que la Fed ne prendra pas le risque de déstabiliser le marché. Sa politique monétaire va devenir moins accommodante, en raison d’une inflation galopante, sans pour autant devenir très agressive.
En Europe, l’amélioration surprise du climat des affaires en Allemagne a été bien accueillie. L’indice Ifo a progressé de 0,9 point en janvier, une première depuis juin, pour s’établir à 95,7, contre un repli à 94,5 anticipé par le marché. « Il est encore tôt, mais il semble que les conditions se soient stabilisées en janvier, les indices Ifo, PMI et Zew ayant tous progressé. La vague Omicron étant en passe de diminuer en février et mars, l’économie devrait renouer avec la croissance au premier trimestre. Pour l’instant, nous anticipons une progression de 0,5% du PIB en séquentiel », commente Andrew Kenningham, chef économiste Europe chez Capital Economics.
Orpéa toujours dans la tourmente
Sur le front des valeurs, Orpéa a de nouveau dévissé. Suspendu de cotation lundi en milieu de journée, le titre du gestionnaire d’Ephad et cliniques a chuté de 20,35% pour sa reprise de cotation, au lendemain d’une baisse de 16,1%. Le livre « Les fossoyeurs », à paraître mercredi, dénonce des dérives de maltraitance dans les maisons de retraite gérées par le groupe. Orpéa, dont l’image est sérieusement écornée, s’en défend et envisage des suites judiciaires à l’affaire.
A l’inverse, Interparfums s’est adjugé 7,5%. Le créateur de parfums de luxe a enregistré une hausse de 52,7% de son chiffre d’affaires annuel à 560,8 millions d’euros, contre 550,2 millions attendus par les analystes. Le groupe a confirmé sa prévision d’une marge opérationnelle de 15% en 2022, contre 17% attendue en 2021. Rémy Cointreau s’est également plié à l’exercice des résultats, mais l’accueil en Bourse a été plus froid. Le titre du groupe de spiritueux a fini en repli de 2,08%. Le marché regrette que la direction n’ait pas relevé ses prévisions pour l’exercice décalé 2021-2022.
Au chapitre des analystes, Oddo BHF a relevé sa recommandation sur Publicis de « neutre » à « surperformance » et porté son objectif de cours de 58 à 70,50 euros. Jefferies, qui est à « achat », se montre « particulièrement haussier » sur les trois banques françaises cotées BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. Le broker met en avant un fort potentiel de revalorisation et un rendement attractif (sous forme de dividende et de rachat d’actions).
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