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Patrick Huard incarnera le pilote Raymond Boulanger

Attachez vos ceintures, redressez vos sièges et remontez la tablette devant vous, car le décollage pour la nouvelle télésérie de fiction consacrée à la vie « hollywoodienne » du pilote mercenaire Raymond Boulanger aura lieu très bientôt, me rapportent des taupes bien informées.

Publié le 15 juin 2021

Dans le rôle-titre de cette production destinée au groupe Bell Média, c’est nul autre que Patrick Huard qui coproduira les épisodes en compagnie d’Antonello Cozzolino (Mafia inc.), de chez Attraction. Les deux hommes ont récemment collaboré sur le film Mon cirque à moi, de Miryam Bouchard.

Oui, vous avez bien lu : Patrick Huard, capitaine de l’excellent talk-show quotidien La tour, de TVA, jouera dans une série à gros budget du plus grand rival de Québecor, le groupe Bell Média. Les guerres d’empire ne touchent pas une vedette du calibre de Patrick Huard, un rare électron libre dans le showbiz québécois. On l’a d’ailleurs constaté, fin mars, quand l’animateur a reçu Louis Morissette sur son plateau.

Aucune date de diffusion n’a été annoncée pour cette nouveauté. On imagine que Bell Média pourrait d’abord la déposer sur la plateforme Crave, pour la relayer plus tard sur Noovo ou Super Écran.

Selon Raymond Boulanger, 73 ans, à qui j’ai parlé lundi, le tournage se déroulera en français, en anglais et en espagnol. Un peu comme le modèle emprunté par Narcos sur Netflix.

Il n’a pas été possible de joindre Patrick Huard pour discuter des détails de la série. Le coproducteur Antonello Cozzolino a redirigé mes questions chez Bell Média, qui confirme que le développement de la série a été lancé récemment, sans fournir plus d’informations.

Patrick Huard incarnera le pilote Raymond Boulanger

Ceux qui ont visionné la très bonne docusérie Le dernier vol de Raymond Boulanger, offerte sur Crave et Canal D, savent que la vie de ce Rimouskois, qui a notamment bossé pour des cartels colombiens, est digne d’un film d’aventures. C’est hallucinant, vraiment. En 2013, le collègue Daniel Renaud a consigné les péripéties criminelles de ce personnage flamboyant dans un livre intitulé Raymond Boulanger : Le pilote mercenaire.

Au fil de ses opérations secrètes, Raymond Boulanger a collaboré avec la CIA, transporté des armes, croisé le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar, effectué des missions au Viêtnam et plané au-dessus du désert en Libye. L’ancien pilote de brousse a été arrêté en novembre 1992 à Casey, en Haute-Mauricie, avec 4300 kg de cocaïne dans son avion. La plus grosse saisie de coke de l’histoire du Canada. Le pilote a ensuite passé plus de 20 ans derrière les barreaux.

C’est un véritable roman policier que raconte, en quatre épisodes d’une heure, Le dernier vol de Raymond Boulanger, série documentaire écrite par Sébastien Trudel et Marc-Antoine Audette, deux anciens Justiciers masqués.

La télésérie de fiction sur la vie de Raymond Boulanger sera plus romancée, me dit-on. Il y a quelques années, TVA a envisagé, avec l’aide de la productrice Fabienne Larouche, de transposer au petit écran le parcours atypique du pilote québécois. Le projet n’a jamais été déposé officiellement en raison des coûts exorbitants qu’il engendrait.

Il y a cependant une zone de turbulences qui s’approche. Depuis le début de la pandémie, Raymond Boulanger ne se gêne pas pour afficher ses idées conspirationnistes. Oui, un de plus. Sa page Facebook publique est tapissée de doigts d’honneur aux différents ordres de gouvernement.

Entre autres, Raymond Boulanger traite ceux qui respectent les consignes sanitaires « d’ostie de moutons », il dénigre le travail des médias traditionnels, il qualifie du « comble de la stupidité » les commerces qui utilisent des plexiglas et il estime que Maxime Bernier est le seul politicien à avoir des couilles. Ce florilège de bêtises n’a été puisé que dans les publications faites par Raymond Boulanger en juin 2021.

Je n’ai pas eu le courage de remonter plus loin dans le temps. Le discours « anti-toute » me rend agressif et me transforme en Frugo Dumas, ce qui n’est pas bon pour ma pression.

Les patrons de Bell Média ne doivent pas être enchantés des prises de position de Raymond Boulanger contre le masque, contre les vaccins et, surtout, contre les politiciens. Surtout quand on sait que les gouvernements fédéral et provincial contribuent grandement au financement de séries télé comme celle qui se prépare sur le pilote casse-cou.

En entrevue, Raymond Boulanger, qui souffre d’un cancer du sang incurable (la maladie de Waldenström), assume tout, tout, tout et en rajoute même une couche. À propos des institutions publiques qui pourraient retirer leurs billes, Raymond Boulanger réplique : « Qu’est-ce que tu veux que ça me crisse à moi ? Je connais plein de gens à Hollywood qui seraient prêts à financer la série. »

Pour lui, le virus est une « crisse de cochonnerie » associée au programme Phoenix de la CIA dans les années 70, les dirigeants sont des « crisses de pantins » et des « trous de cul », tandis que les vrais complotistes sont les membres du G7.

C’est ici que je pousserais un gag facile de « y a-t-il un pilote dans l’avion ? », mais comme Raymond Boulanger a perdu sa licence à la suite de son lymphome il y a trois ans, ça ne fonctionne pas. Chose certaine, ça ne vole pas très haut. Tout juste au-dessus d’un nid de coucou.

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