Étienne Coppée : pleurer d’amour et de joie | La Presse
Étienne Coppée fait paraître ce vendredi son premier album, où le folk est imbibé de gospel, où le chagrin d’amour mène à la splendeur de l’amitié. Sur Et on pleurera ensemble, la mélancolie et la lumière se côtoient.
Publié le 22 oct. 2021Marissa Groguhé La PresseÉtienne Coppée a peut-être été un interprète de gospel ou de soul dans une autre vie. C’est sa manière « ésotérique » de s’expliquer l’attrait qu’il éprouve pour ces tonalités qui, « naturellement », colorent ses compositions.
« Le pianiste en moi a appris de façon très autodidacte, dit celui qui a suivi des cours qui lui ont donné ses bases, pendant quelques années. J’ai fini par faire des accords et des progressions un peu plus gospel naturellement, mais je ne peux pas l’expliquer, c’est juste ce qui sonne mieux dans ma tête. »
Cette soul, ce gospel, « la musique qui permet le plus de se laisser aller à l’émotion », se retrouve donc sur ce premier album qu’il présente. Le folk domine, amené principalement par le piano, parfois par la guitare acoustique. Le mellotron dépose la touche « magique », tandis que les chœurs et les harmonies portent dans certaines pièces toute l’émotion rassembleuse qu’il a voulu insuffler.
Ces superpositions de voix sont surtout présentes sur la « face B » du disque.
Cet album, je l’ai séparé en deux faces, je l’ai pensé comme sur un vinyle. La face A, c’est la peine d’amour, la face B, ce n’est même plus moi qui suis de l’avant, je fais juste partie d’un groupe avec mes amis et on nous entend tous.
Étienne Coppée
On suit sur Et on pleurera ensemble le chemin parcouru ces dernières années. « C’est ce grand constat sur l’amitié, sur le fait que je me trouve très chanceux d’être entouré de mes âmes sœurs amicales. » C’est pour cela que l’album se termine sur ce retour au réconfort de l’amitié après le « chagrin d’amour ». Un chagrin dans lequel Coppée voit tout de même du lumineux aussi (le disque commence d’ailleurs sur une note d’espoir). Son autre constat : « Dans une peine, ce qui est beau, c’est que tu as vécu de l’amour, affirme-t-il. Si tu as de la peine, c’est qu’il y a eu quelque chose de beau. »
Devenir auteur-compositeur-interprète
Son chagrin d’amour — « je trouve ça beau, cette expression » — a été le point de départ de ce qui est maintenant le projet musical Étienne Coppée. « Ça a mis en lumière pour moi ce besoin d’écrire », dit-il.
Il composait déjà de la musique instrumentale, sa manière « de sortir le méchant, de mieux [se] sentir ». Il a toujours été, dans son groupe d’amis et dans sa famille, « le gars qui s’assied au piano ». Puis, il a rencontré l’auteur en lui. « La première chanson que j’ai écrite pour vrai [Autour de moi, sur l’album], elle est sortie en 40 minutes à un moment où je ne me disais pas que j’allais sortir une toune, que j’allais la mettre sur un album. J’avais mon ukulélé, j’étais triste et les mots sont sortis, raconte Étienne Coppée. C’était vraiment 100 % dans la naïveté. »
L’auteur-compositeur-interprète est alors allé découvrir sa plume à l’École de la chanson de Granby pendant un an. « J’avais écrit deux chansons, il fallait en proposer deux, donc j’ai envoyé 100 % de mon répertoire, lance-t-il, amusé. J’ai été pris ! »
C’est là qu’il a réalisé que c’est ce qu’il voulait faire de sa vie. Mais c’est deux ans plus tard, au camp des chansonneurs du Festival de Petite-Vallée, qu’il s’est dit que c’était « peut-être vraiment fait pour [lui], cette job-là ».
En 2020, il a fait paraître le mini-album L’été indien de ta vie. Il a ensuite participé aux plus récentes Francouvertes, qu’il a remportées. Une première expérience concrète de scène qui l’a forcé à former son groupe, à élargir sa proposition. « Ça me stressait de le faire, mais depuis que j’ai un band, je suis heureux ! ».
Mise en images
Vendredi dernier, une semaine avant la sortie du disque (coréalisé avec Salomé Leclerc et Simon Kearney), Étienne Coppée a fait paraître le film musical Et on pleurera ensemble. Guillaume Agier signe la conceptualisation et la réalisation de ce projet qui, pour Étienne Coppée, amène « une archive en images à la musique ».
Plutôt que de faire des vidéoclips, il a demandé à son ami de concocter cette « grande fausse histoire », une « représentation poétique » de ce qu’il a vécu. Le film donne le sentiment que l’on regarde des instants de sa vie (bien que l’univers soit parfois surréaliste). Captée en Super 8 pour cette impression accrue de réel, filmée sur six mois, l’œuvre donne « une autre vie à la musique, du point de vue de quelqu’un qui n’est pas moi, mais qui me connaît bien », explique Étienne Coppée.
La promotion, les photos, les caméras, le fait de devoir se mettre de l’avant pour la sortie de cet album, ce n’est pas la partie de son métier qu’il préfère, avoue-t-il, candidement, en fin d’entrevue.
« Ça me ramène beaucoup à moi face au regard des autres. Faire de l’art vient beaucoup avec la marchandisation de ma personne, du marketing autour de tout ça. Dans un monde idéal, je sors l’album le 22 et je me pousse dans les bois jusqu’à Noël », lance Étienne Coppée, rieur. « Au final, moi, j’ai juste hâte que les gens puissent chiller avec ma musique. »
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